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Christian Constantin, personne ne veut perdre une finale. D’autant moins quand on a gagné les 11 précédentes. Le fait de voir la série s’interrompre face à un club romand ajoute-t-il de l’anxiété?
Si j’analyse la situation à sang froid, je constate que nous avons perdu trois fois sur nos quatre derniers matches contre Xamax. Alors oui, j’arrive tout à fait à intégrer la défaite dans mon calcul. Même si les médias disent que Sion est favori, j’ai la monstre trouille! Il n’y a pas de favori en finale, je crois que Sion l’a déjà prouvé, notamment en 2006 alors qu’il était en Challenge League. Et, en ce moment, il y a une relance, une nouvelle motivation à Neuchâtel, avec le changement de président. C’est pour cela qu’il faut que nous soyons très attentifs et que nous préparions au mieux cette finale.
Mais quand même, quitte à la perdre, n’auriez-vous pas préféré le faire face à Zurich, Saint-Gall ou GC, mais surtout pas contre Xamax?
Non. D’ailleurs, sur les 11 Coupes, j’en ai gagné 5. S’il y a un président qui doit en perdre une, ce ne peut être que moi. Imaginez un nouveau président de Sion qui perdrait la première finale de l’histoire du club à sa première tentative. Il serait mal. Moi, je peux toujours me raccrocher à un certain matelas.
Quel est votre plan pour cette finale?
J’ai lu que Rudakov avait dit, après le match contre Saint-Gall (3-2), que si Xamax avait gagné à 8 contre les Brodeurs, il devrait pouvoir faire à 11 contre Sion. Alors, de mon côté, je n’ai qu’un seul recours: faire appel à un 12e homme qui ne peut être que le public.
Quand on parle de «plan» concernant Sion et la finale, il est surtout question de la polémique souvent lancée par Christian Constantin avant le match, comme en 2006 avec le cas Everson et en 2009 l’affaire Circhetta...
Il n’y a pas de polémique. Je veux simplement que les finales se jouent équitablement. Pour le moment, il n’y a aucun élément permettant de lancer une polémique.
Vous êtes passé maître dans l’art de motiver vos joueurs dans cette compétition. Que leur réservez-vous?
Les mecs vont au devant de surprises... Je me suis mis en tête que, cette année, la Coupe de Suisse était jouable. Mais j’ai déjà commencé en 8es contre Lugano (3-1 a.p.). A 1-1, je savais que si je n’agissais pas, on allait être éliminés, comme l’année d’avant contre Thoune. J’ai dis à Bernard (ndlr: Challandes) qu’il fallait faire quelque chose et il m’a répondu que ce n’était pas facile... J’ai alors compris que la gestion du match lui échappait et j’ai décidé de faire entrer Mrdja et de passer à deux attaquants. Tout est parti de là.
Comment expliquer une telle réussite en Coupe mais que vous n’ayez remporté qu’une fois le championnat?
En douze saisons (ndlr: de 1992 à 1997 puis depuis 2003), j’en ai commencé une en novembre après 14 journées en Challenge League, puis il m’a fallu deux ans pour remonter. Donc, en 9 saisons en 1re division, j’ai 4 podiums, dont un titre. De plus, quand je n’ai pas terminé à une place européenne, j’ai parfois compensé par la Coupe. C’est difficile pour un club comme Sion, qui représente une petite région. Il faut 5-6 ans pour monter une équipe capable de jouer le titre. Notre budget n’est que le tiers de celui dont dispose Bâle. Et je dois encore mettre moi-même 20 à 25 % de la somme.
Donc, Sion étant remonté en 2006, ce sera pour la prochaine saison?
Disons que nous devons nous battre pour le titre dans les deux prochaines années.
Vous avez justement évoqué le changement de propriétaire à Xamax. Quel est votre sentiment à ce sujet?
Xamax va bénéficier de moyens très importants. Aujourd’hui, rien ne me fait dire que j’ai des doutes. Je crois ce qui se dit et écrit à ce propos, sans toutefois connaître à fond les dessous de l’histoire.
Rien d’étrange selon vous qu’un investisseur tchétchène s’intéresse autant à Xamax et veuille en faire un club européen?
Non, pourquoi? S’il vit en Suisse et travaille à Genève, il n’y a rien de choquant. Le club était à vendre, il l’a acheté.
On ne résiste pas à la tentation. Quatre jours avant la finale, Xamax devra peut-être sauver sa place à Tourbillon lors de la dernière journée. Christian Constantin va-t-il s’arranger avec Bulat Chagaev?
Je n’ai jamais arrangé une rencontre sportive! J’ai eu des propositions de le faire, en Coupe d’Europe, mais ce serait une trahison. Mon seul souci est l’intérêt suprême de mon équipe. Si nous sommes à la lutte pour la 3e place, il faudra utiliser toutes les forces à disposition. Si nous sommes déjà tranquilles, on pourra aviser.
