source: le nouvelliste
Roessli prend ses marques
19 décembre 2007 - STÉPHANE FOURNIER
FC SIONLe nouvel entraîneur du groupe professionnel découvre son nouvel univers à Martigny.
Charly Roessli eu un contact téléphonique avec Blaise Piffaretti qui lui a donné son accord de principe pour l'assister. hofmann
Charly Roessli ne perd pas de temps. Vingt-quatre heures après sa nomination à la tête du FC Sion, il occupe le terrain. Le lieu de rencontre est le bureau de l'entraîneur à La Porte d'Octodure de Martigny, le siège du club. Le décor est sobre. La touche personnelle est absente. Elle n'appartient pas à ses priorités. Le Valaisan privilégie l'expression sur la pelouse, le jeu, le ballon. Les premières décisions tombent. «La première démarche a été le choix des membres de l'encadrement avec lequel je désirais travailler, la planification de la reprise a été mon deuxième axe de travail, puis...»
La sonnerie de son téléphone portable interrompt la conversation. «Quel âge? Quel profil?», interroge le technicien. Les sollicitations se multiplient. Les journalistes et les agents de joueurs se bousculent au bout du fil. La deuxième aventure de Roessli avec le groupe professionnel démarre sur les chapeaux de roues.
Charly Roessli a-t-il définitivement déterminé son équipe?
J'ai eu un contact téléphonique avec Blaise Piffaretti qui m'a donné son accord de principe pour m'assister. Il doit encore régler les questions de son contrat avec le président Constantin. Marco Pascolo sera toujours l'entraîneur des gardiens. Blaise Moos travaillera avec Carlos Armua pour la préparation physique.
Avez-vous déjà eu des contacts avec des joueurs?
J'ai souhaité le retour immédiat d'Emanuele Di Zenzo et de Mobulu Futi qui reprendront le travail dès demain (ndlr: aujourd'hui). Nous les prenons en charge afin qu'ils abordent la reprise dans les meilleures conditions possibles après avoir connu de longues pauses pour blessures.
Je ne veux pas galvauder de temps avec des éléments en rupture de compétition. Je connais leur potentiel, je les avais recrutés pour le centre de formation il y a dix ans. Je le fais sans aucune anticipation sur la suite. La préparation sera l'une des plus courtes de l'histoire en raison de l'Euro. J'ai ajouté un camp d'entraînement à Ovronnaz dès les premiers jours au programme qui a été fixé avant ma nomination. Ce stage est essentiel, il me permet de gagner du temps pour connaître les joueurs. J'aurai des entretiens individuels avec chacun d'eux.
Sion a concédé beaucoup de buts au cours du premier tour par rapport à la fin de saison dernière...
Je ne me prononcerai pas sur le passé, je n'ai aucun avis définitif sur le groupe. Les chiffres montrent qu'un déséquilibre existe entre la qualité défensive et l'expression offensive, il se retrouve sur le terrain. Je mets toujours l'accent sur une troisième phase, la transition. Elle est souvent la clé des matches. Bien défendre ne signifie pas être 6 ou 7 joueurs en défense. Il faut avoir un sens défensif.
Vous soulignez toujours l'importance d'un engagement sur la longueur pour mettre en place votre jeu. Ne craignez-vous pas d'en manquer avec Christian Constantin?
J'entends et je connais le discours du président. Il m'a demandé de donner au groupe une ligne de conduite sur la pelouse. Il m'a choisi pour apporter un football plus attractif. Ce sont ses propos. J'ai cinq mois pour dégager un label. Je préfère travailler avec un patron unique qui décide seul plutôt qu'avec un partage de responsabilité qui freine le mouvement. Trois gardes du corps accompagnaient constamment mon président à Abidjan dans un club dont les assemblées générales réunissaient des milliers de personnes. Vivre avec un patron impatient qui impose une grosse présence n'est pas nouveau pour moi.
Craignez-vous les nombreuses cultures et langues qui animent le vestiaire?
Mes différentes expériences à l'étranger (ndlr: Algérie, Côte d'Ivoire, Maroc, Qatar notamment) m'ont beaucoup appris. Je sais qu'il ne faut pas «enfiler un habit» européen à un joueur sud-américain ou africain. Il faut exploiter ses qualités naturelles. J'apprécie la différence au quotidien avec deux enfants valides et un handicapé.
Si la langue est importante, il existe d'autres moyens d'expression. Toutes ces remarques, comme celles qui touchent le terrain, ne sont que littérature sans un vrai état d'esprit qui doit s'exprimer à tous les niveaux du club. Celui qui croit tout savoir n'a aucune chance avec moi.
Vous aviez lancé Gelson Fernandes, qui a été transféré pour neuf millions de francs à Manchester cet été, en première équipe en 2003. Cette décision vous a-t-elle valu un bonus pour votre engagement?
Demandez-le au président. J'ai toujours donné des chances aux jeunes joueurs talentueux.
Ce retour au FC Sion est-il un inattendu cadeau de Noël?
Je le ressens comme un cadeau parce qu'il me permet de travailler chez moi, près de ma famille, dans mon club et dans ma région. Il me surprend aussi. Christian Constantin est imprévisible, cela se vérifie une nouvelle fois. Ce sera vraiment une belle surprise si je suis toujours là dans dix-huit mois. J'aurai eu le temps de travailler et j'aurai démenti certains propos.