al-skweek a écrit :Quelle ambition pour athletissima
J'espère qu'ils vont pas voir trop petit comme à Neuchâtel pour le stade de foot "à l'anglaise"
Lausanne double ses stades et ses écoquartiers
Le Temps, jeudi 28 mars 2013
Marco Danesi
Les autorités municipales ont révisé le projet urbanistique Métamorphose. Le programme, qui prévoit également une piscine olympique couverte, coûtera moins cher
La municipalité de Lausanne avait vu trop grand. Après quelques mois de réflexions, l’exécutif a révisé et «optimisé» le projet Métamorphose. Le programme urbanistique coûtera désormais au pire 200 millions de moins. Sur un total de 600 millions net, la Ville en engagera 310 sur une période d’environ dix ans. Les droits de superficie couvriront en grande partie la différence. Des subventions fédérales et cantonales pour les équipements sportifs réduiront à leur tour la facture à la charge de la commune.
Autour de 2026, la capitale olympique et vaudoise disposera d’un stade de football «à l’anglaise» de 10 000 à 12 000 places; d’un stade d’athlétisme, d’une piscine couverte de 50 mètres et de deux écoquartiers prêts à loger 9500 résidents et à offrir 4000 emplois en tout. Une nouvelle ligne de métro, hors Métamorphose, couronnera l’opération reliant la gare CFF à l’aérodrome de la Blécherette, au nord de la commune.
Le vieux stade de la Pontaise, au cœur d’une vive controverse, sera démoli une fois les nouvelles enceintes construites. D’ici là, il sera remis en état pour 5,5 millions. L’équipe de football de Lausanne Sport pourra ainsi continuer de participer au tournoi de Super League, et le meeting Athletissima s’y déroulera selon la tradition.
Quatre municipaux ont présenté mercredi la nouvelle mouture du plan lancé en 2007. Les uns et les autres ont défendu avec vigueur cette révision «ambitieuse, compatible enfin avec les finances fragiles de la Ville». Métamorphose redéployé fait preuve de «réalisme» et ne renonce en fin de compte qu’à une salle multisport et à des parkings, a fait valoir le syndic, Daniel Brélaz.
Les autres éléments, replacés certes sur le territoire communal par rapport à la géographie initiale, «respectent le dessein d’origine et la volonté populaire exprimée dans les urnes en 2009», a rappelé Olivier Français, directeur des Travaux. «Après quelques divagations, a synthétisé Daniel Brélaz, le projet va avancer à l’allure d’un TGV, sauf, bien entendu, si des oppositions et des recours viennent en ralentir la progression.»
L’annonce en septembre 2012 des changements aujourd’hui confirmés avait déçu les milieux sportifs et économiques. A entendre Marc Vuilleumier, responsable des Sports, dialogue et concertation ont dissipé l’amertume et remis le dossier sur les rails à la satisfaction générale. Même si des inquiétudes apparaissent au sujet des délais de réalisation, quelque peu flous.
A contre-courant de l’optimisme ambiant, le PDC de la ville a réaffirmé ses réticences notoires. La formation espère que le parlement communal, dont le parti a été exclu à la suite des élections de 2011, saura exiger une «réévaluation complète du dispositif sportif». Le PDC, en cas d’extrême nécessité, se réserve le droit de recourir à la démocratie directe.
Métamorphose, version corrigée, redistribue donc aux quatre coins de la ville ses pièces maîtresses. Le stade de football, d’abord prévu sur les rives du lac Léman aux Prés-de-Vidy, sortira de terre à proximité de la Pontaise. Au lieu-dit la Tuilière, il s’intégrera à un ensemble de terrains sportifs et surgira à deux pas du terminus du futur métro M3. Il coûtera entre 60 et 72 millions de francs. Ce revirement a été le plus difficile à accepter. Olivier Français a redit une fois encore ses regrets. «Le projet architectural issu d’un concours était magnifique. La raison économique en a décidé autrement.»
L’enceinte consacrée à l’athlétisme verra le jour sur les pistes du stade Pierre-de-Coubertin à Vidy, au bord de l’eau. L’installation, où Athletissima avait vécu sa première édition en 1977, date d’inauguration de l’arène, sera rénovée et équipée de gradins fixes pour 6000 spectateurs. Des structures modulables doubleront sa capacité lors de manifestations d’envergure. La nouvelle configuration, devisée à 40 millions de francs, exercera une «emprise modeste sur le paysage», s’est réjoui Marc Vuilleumier. L’option d’un stade mixte football-athlétisme, avec tribunes amovibles à l’image du Stade de France à Paris, a été écartée, provoquant ici et là de la mauvaise humeur. Tout comme le refus d’envisager la transformation de la Pontaise.
La piscine olympique, projetée également aux Prés-de-Vidy à côté du stade, sera finalement creusée à Malley, accoudée au Centre intercommunal de glace. On profitera du réaménagement prochain de la patinoire pour entamer ce chantier. L’entreprise se veut «régionale». Dans ce but, les communes propriétaires, voire les localités de la région, discutent d’une répartition des frais d’exploitation du bassin. Une société ad hoc sera créée pour piloter l’édification (90 millions) et pourvoir ensuite à la gestion de la piscine.
Enfin, l’écoquartier des Plaines-du-Loup, situé dans les environs du stade de football, poursuit son développement. C’est le plus avancé des éléments de Métamorphose. Le plan directeur sera mis en consultation en avril. L’emplacement laissé libre aux Prés-de-Vidy par le déménagement du stade au nord sera consacré à un deuxième écoquartier, qui pourra accueillir 3500 habitants et emplois, a indiqué Grégoire Junod, responsable du Logement. Le volume des investissements proposés aux privés dépassera le demi-milliard sur une parcelle de 8,5 hectares.