Le FC Sion n'est pas en règle. Faute de posséder la licence UEFA Pro obligatoire pour diriger un club de Super League, Charly Roessli (46 ans) ne pourra pas - si la situation n'évoluait pas d'ici là - coacher l'équipe au printemps 2008. Tombant moins de 48 heures après la nomination du successeur de Bigon à la tête du club valaisan, le verdict est venu de Muri (BE). «Depuis le mois de juillet dernier, un technicien doit posséder cette fameuse licence pour entraîner dans l'élite», confirme Yves Débonnaire, responsable de l'instruction au sein de l'Association suisse de football (ASF). Or, à ce jour, Roessli n'est au bénéfice que d'un diplôme d'instructeur, désormais non valable en Super League. Le département technique de l'ASF a donné au FC Sion un délai jusqu'au 15 janvier afin de «trouver une solution en accord avec les règlements de la SFL et de l'ASF.»
«La Ligue s'excite pour rien»
Un nouveau coach qui ne possède pas les bons papiers, voilà qui sent la légèreté, non? Christian Constantin dégage les critiques en touche. Et s'insurge contre l'empressement de la Ligue à siffler Roessli hors jeu. «Comme chaque fois que cela concerne Sion, la Ligue s'excite pour rien, tempête Constantin. Je savais pertinemment que Charly n'avait pas la bonne licence. Mais ces messieurs oublient que Bigon est toujours chez nous et que je ne l'ai pas limogé. Si je l'ai gardé, je sais pourquoi.» En Valais, la parade est ainsi toute trouvée: l'Italien fera office de prête-papier sur le banc. «Bigon est agréé aux yeux de la Ligue, il possède tous les diplômes requis imaginables.» Dès la rentrée, le FC Sion deviendra le premier club suisse à se doter d'une direction sportive à l'anglaise (bicéphale). «Roessli agira comme manager, Bigon aura un rôle de superviseur plus en retrait. Durant les matches, il sera à mes côtés, dans les tribunes.»
Bigon en superviseur
Reste à savoir si la Ligue donnera son aval à ce tour de passe-passe. Christian Constantin n'en doute pas une seconde: «Cela fait des années que l'on dit que je fais l'équipe. Or j'ai toujours été dans les tribunes! (Rires.)» Le seul problème pourrait venir de Bigon lui-même s'il refusait le deal (assister son... successeur), ou choisissait de quitter le club. «Si Bigon devait démissionner, conclut son président, je devrais remodeler mon staff et trouver un porteur de licence UEFA. Mais on n'en est pas là. Alberto reste salarié du club. Il ne nous quittera pas comme ça...»
Sarni, le... troisième retour
Coucou, mais qui revoilà à Tourbillon? Stéphane Sarni (27 ans) est de retour au FC Sion, un club qu'il avait volontairement quitté en juin dernier après trois années de collaboration. A l'époque, le défenseur, qui n'avait pas la confiance de Bigon, estimait ne pas avoir suffisamment de temps de jeu. Indésirable, il avait préféré mettre les voiles. Libre depuis six mois, Sarni a signé hier un contrat de deux ans et demi. Habitué de Tourbillon, l'Italien n'en est pas à son premier passage en Valais. Ne s'apprête-t-il pas à fêter son troisième retour? Sarni avait déjà porté le maillot valaisan de 1997 à 2000, puis de 2002 à 2003. Il a déjà disputé 136 matches sous son... nouveau maillot. Dans les prochains jours, deux autres arrivées devraient être déposées sous le sapin de Noël du FC Sion.
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