Petit article intéressant pris sur
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Le cancre de l'Europe
16/04/2007 - 11:02 Par ALEXANDRE SARKISSIAN
De Sports.fr
L'absence cette saison de clubs français en quart de finale des Coupes d'Europe constituait déjà une donnée non négligeable quant à la santé du football tricolore. Le record battu le week-end dernier sur les pelouses de Ligue 1 renforce ce sentiment de faiblesse par rapport à nos voisins européens. Huit buts inscrits au cours de la 32e journée, on n'avait effectivement jamais vu cela dans l'histoire du championnat professionnel. Pourquoi un tel fiasco a-t-il pu arriver ? Tentatives d'explications.
«Imposer le modèle français en Europe.» Voilà ce que l'on lisait ce lundi en surfant sur le site officiel de la Ligue de football professionnel (LFP). Mais il ne s'agissait pas ici de vanter les qualités du football français après ce que l'on a vu le week-end dernier, mais, à juste titre, de mettre en avant la « rigueur et la transparence financière». Frédéric Thiriez peut effectivement être fier de la rigueur qui caractérise son institution mais le président de la LFP, d'un optimisme permanent et quelquefois exagéré, ne s'extasiera pas après la 32e journée, au contraire.
En attendant de découvrir sa réaction, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les acteurs de la Ligue 1 n'ont inscrit que huit buts en dix matches avec six 0-0 à la clé. Une statistique d'une indigence historique puisque l'on n'avait jamais vu cela depuis la première édition du championnat de France (1932-33). Le record du plus petit nombre de buts remontait à la saison 1986-87 avec neuf réalisations. Et avant les matches de dimanche, Lyon-Sedan et Nice-Saint-Etienne, le total de cette 32e journée affichait seulement quatre buts, inscrits lors de Toulouse-Auxerre et Lille-Sochaux, 2-0 à chaque fois.
Pire que Robert Mercier ?
Un week-end noir qui pose évidemment des questions sur l'état de santé des clubs tricolores alors que ces derniers ont brillé par leur absence de la scène européenne avec aucun représentant en quarts de finale. Il ne faut pas se le cacher, le niveau du foot français cette saison, excepté la sélection, est inférieur à celui des grands championnats européens (Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie). La Ligue 1 ne propose pas par exemple le spectacle d'une Premiership où chaque week-end, le public en a pour son argent. Quant aux joueurs, et en particulier les attaquants, de classe internationale, ils ne se bousculent pas au portillon de la L1 il est vrai, handicapé par un poids fiscal encore trop important.
Le manque de qualité des attaquants représente justement une des raisons que l'on peut avancer pour expliquer ces huit buts même si certains observateurs estiment pour leur part qu'il faut aller chercher la solution dans la qualité des défenses de notre championnat. D'autres jugent que le système défensif prôné par l'ensemble des entraîneurs bride toutes velléités offensives, donc réduisent les chances de marquer.
On peut également affirmer que ce qui s'est passé lors de la 32e journée est exceptionnel et ne remet pas en cause la moyenne de buts inscrits par match cette saison, 2,21 contre 2,13 en fin d'exercice 2005-06. Quoi qu'il en soit, le risque d'établir un nouveau record existe, celui du canonnier le moins prolifique. La palme appartient pour l'instant à Robert Mercier avec 15 buts en 1932-33, le Valenciennois Steve Savidan occupe à six matches de la fin la tête du classement avec 13 réalisations...