Thuram raccroche

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buffon
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Thuram raccroche

Message par buffon »

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Thuram à contrecoeur
Après plusieurs semaines d'incertitude, Lilian Thuram a décidé, vendredi au Parc des Princes, de mettre un terme à sa carrière. L'anomalie cardiaque révélée lors des examens médicaux effectués par le PSG, fin juin, a dû peser dans son choix. Mais pas seulement. Sans doute par prudence, l'homme aux 142 sélections en équipe de France n'honorera pas, à 36 ans, le contrat de deux ans proposé par le club parisien. Un monument du foot français s'effrite. Un hommage s'impose.

Cette fois, il s'en va. Lilian Thuram ne foulera plus les vertes pelouses européennes en tant que footballeur professionnel. L'annonce de sa retraite définitive, dans l'air depuis plusieurs semaines, a été officialisée vendredi au Parc des Princes. Le contrat de deux saisons que lui proposait le Paris Saint-Germain devient donc caduc. La faute à des examens cardiaques effectués fin juin et dont les résultats se sont révélés sans équivoque: son coeur n'est pas malade, mais il est dangereusement épais.

S'il est resté discret sur les raisons profondes qui l'ont poussé à raccrocher les crampons, Thuram a donné quelques indices: "J'ai compris en discutant avec ma maman qu'il était temps que j'arrête. J'aurais bien voulu signer au PSG, mais beaucoup de choses entrent en jeu, notamment la famille. Il n'aurait pas été intelligent de ma part de faire subir une certaine peur à ceux qui me sont chers". La peur d'un arrêt cardiaque en plein effort ? Non, selon le diagnostic. La crainte que son état empire ? Certainement. La question n'est désormais plus de savoir pourquoi ses clubs précédents ne se sont pas aperçus de cette anomalie. L'heure est de féliciter Thuram pour son choix. Et pour sa carrière, immense.

La résumer prendrait d'ailleurs presque trop de temps. De son éclosion à Monaco, en 1990, jusqu'à son dernier séjour mitigé de deux ans au FC Barcelone, en passant par Parme (1996-2001), la Juventus Turin (2001-2006) et l'équipe de France, dix-huit ans se sont écoulés. Dix-huit ans sans aucun problème, sur le terrain comme en dehors. Avec des anecdotes et, surtout, des titres à la pelle: une Coupe du monde (1998), un championnat d'Europe (2000), deux scudetti (2002, 2003), une Coupe des confédérations (2003). Entre autres. Autant de trophées qui ont fait du Guadeloupéen, âgé de trente-six ans, un bonhomme du ballon rond hexagonal. Un roc aux cent quarante-deux sélections. Un record.

"Une tristesse"

Alors forcément, lorsqu'un tel monument met un terme à sa carrière, cela ne laisse personne indifférent. Thuram l'exemplaire, membre du Haut conseil à l'intégration. Thuram le solidaire, parrain de l'association antiraciste "Devoirs de mémoires". Il avait certainement rêvé d'une meilleure sortie. Car son histoire, le défenseur central l'a écrite lui-même, et il aurait préféré la signer de sa plus belle plume. Celle qu'il avait affinée jusqu'à la pointe le soir du 8 juillet 1998, au Stade de France, en marquant ses deux seuls buts sous le maillot bleu en demi-finale du Mondial face à la Croatie (2-1). Oui mais voilà, on ne choisit pas sa fin. Thuram n'est, sur ce point, pas une exception.

Il en avait eu la preuve après l'échec de la France en quarts de finale de l'Euro 2004. Sa volonté d'alors d'arrêter la sélection n'avait pas duré longtemps. Environ un an, avant que Raymond Domenech ne le convoque de nouveau. La finale de Coupe du monde en 2006 l'avait ensuite convaincu de rester, transmettre et savourer jusqu'au dernier Euro austro-suisse. Un couac collectif et personnel. Son dernier pari sportif, au PSG, ne se fera donc pas. "Une tristesse", avoue-t-il. Mais ce n'est pas la capitale qui pleure. C'est la France du foot entière. "Certains jours, je me disais qu'il fallait que j'arrête, d'autres qu'il fallait continuer." Le vendredi 1er août 2008, il s'est décidé. C'était sans doute plus sage. Au moins, il aura fêté, même un quart d'heure, les dix ans de France 98. Avec son short et son maillot bleus.
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