Voilà sa présentation du nouvelliste de samedi
Pour ma part je relève juste qu'on dit ou disait de Ferminio qu'il était l'homme invisible vu qu'il ne touchait pas beaucoup de ballon, alors que ce sont pourtant exactement ces caractéristiques là qui font dire à certains que Rodrigo est un immense milieu défensif! Pour moi Rodrigo ne vaut pas bien plus que Ferminio, même si il est vrai que lorsqu'il a le ballon dans les pieds il a une certaine assurance.Un Brésilien bien posé
14 août 2010 - STéPHANE FOURNIER
SION - THOUNEMilieu défensif, Rodrigo mise sur le placement et la discipline. Des vertus européennes que le Sédunois exploite au service des joueurs offensifs.
Adel Chedli, Beto, Raphaël Wicky, Jocelyn Ahoueya, Julien Brellier, Aleksandar Mitreski, Serey Die, la liste des successeurs potentiels de Gelson Fernandes à Sion s'allonge presque à l'infini. Tous ont pris la relève de l'international valaisan pour stabiliser le milieu de terrain de l'équipe sédunoise depuis 2007. Le postulant suivant débarque de Strasbourg. Son passeport mentionne une origine brésilienne, son jeu trahit des vertus européennes. Rodrigo Lacerda Ramos mise sur la discipline, sur le placement et sur une très bonne lecture du jeu. «J'exploite simplement mon talent et mes caractéristiques», explique-t-il dans un excellent français. «Je n'évolue pas à un poste où je peux dribbler et prendre des risques. Il exige du sérieux et une grosse prise de responsabilités. Un demi défensif doit apporter de l'équilibre.»
Il a bénéficié du soutien de Cesar Sampaio lors de ses débuts professionnels sous le maillot de Palmeiras. Un international brésilien, finaliste de la Coupe du monde 1998 notamment avec près de cinquante sélections. «J'ai beaucoup appris avec lui, particulièrement l'efficacité à mettre dans notre action et la concentration indispensable sur le côté défensif. Le championnat brésilien a évolué à l'image de l'équipe nationale. Deux ou trois joueurs font la différence offensivement, les autres se concentrent sur la récupération du ballon et sur la relance.» Goran Obradovic et Fabrizio Zambrella se sont régalés à Lucerne grâce à la couverture assurée par Rodrigo dans l'axe qui les a soulagés des soucis défensifs. «Je joue ce rôle de sécurité depuis longtemps. La vitesse n'est pas une de mes qualités, mais la position et le jeu aérien. La communication joue aussi un rôle essentiel, parler facilite bien les choses sur le terrain. L'expression doit être collective.» Bernard Challandes avait repéré ce travailleur de l'ombre à Ajaccio. «Nous avions eu un contact lorsqu'il entraînait Zurich, mais cela n'avait pas marché», commente Rodrigo. La deuxième approche est la bonne. «Sa présence à Sion a influencé ma réflexion.» Très serein sur le terrain lors de ses premières sorties sédunoises, il conserve ce calme dans son quotidien. «J'aime partager mon temps avec Amanda, ma femme. La cuisine, la lecture et regarder des films m'occupent quand je ne joue pas au foot.» Grand voyageur, il a transité par la Grèce, la Corse, l'Alsace ou le Japon, l'adaptation à son nouveau milieu ne lui pose pas de problèmes. «Le soleil est plutôt généreux ici à ce que me disent les gens, les paysages sont beaux. Je n'ai pas encore eu le loisir de les découvrir.» Une question importante reste en suspens. «Nous vivons toujours à l'hôtel, c'est un peu fatigant et ça devient long. Je crois que le club m'a trouvé un appartement.» Sur le terrain, le problème ne se pose pas. Rodrigo prend ses aises et trouve sa place dans le dispositif de Challandes. Sa montée en puissance après une arrivée en cours de préparation réjouit son entraîneur et ses coéquipiers. Le Brésilien a tous les atouts en main et dans les pieds pour stabiliser défensivement le milieu de terrain de Sion. Les prédécesseurs de Challandes en ont rêvé.