«Gattuso, il a tout pour lui»
Christian Constantin, alchimiste à Tourbillon, a définitivement donné les clés de l’équipe à son champion du monde – qui sera assisté un bout par Arno Rossini. D’ailleurs, tout était prévu comme ça depuis le début…
Bloody Monday: Si tu as engagé Rossini comme entraîneur, c’est parce que Mozart n’était pas libre?
Christian Constantin: Non, c’est parce que Meier n’était pas libre…
Christian, je suis prêt à passer les diplômes…
Toi, il te manque un peu plus que les diplômes (il se marre).
C’est pas faux. Venons en donc à l’heureux élu, Arno Rossini. Un homme de paille qui prête sa licence, ou quelqu’un qui pourrait s’inscrire à terme dans la vie du FC Sion?
Il ne va pas s’inscrire dans la vie du FC Sion, non. Rossini, son avenir est plutôt en Italie. Et moi, ça me rend service de l’avoir pour épauler Gennaro et le staff. En attendant que Gennaro ait les papiers – il a déjà le diplôme qui est juste un rang en-dessous du niveau UEFA Pro.
Gattuso a pourtant déclaré que Rossini serait «entraîneur à part entière»…
Mais Gennaro, il va quand même continuer à jouer, il ne peut pas tout faire. Et puis attends, Rossini, ce n’est pas un type qui vient pour regarder les autres, il aura sa place dans le travail au quotidien. Ce n’est pas un type qui sera la potiche de Gattuso, il sera co-entraîneur avec Gattuso.
Dans l’émission Complètement Foot (à voir ce mardi soir à 19h sur Canal 9), il dit qu’il a une vision pour le club et que «le président est prêt à la suivre». Christian Constantin va-t-il suivre quelqu’un pour la première fois?
Non mais écoute, Gattuso, quand je vais le chercher à Milan, c’était pour en faire mon futur entraîneur. Je me suis dit que s’il avait mis son pied gauche à Milan, il pouvait mettre son pied droit en Valais. Ce que je veux te dire, c’est que des deux côtés, tu vois le Mont Rose. Et ce que tu peux faire d’un côté d’une montagne, tu peux le faire de l’autre côté, même avec des moyens différents. Milan, si tu cumules les deux clubs en termes de titres, c’est la capitale mondiale du football. Alors quand je prends Gattuso, c’est pour importer un savoir-faire qu’eux possèdent et que nous, nous n’avons pas jusqu’à maintenant – même si on n’est pas à des kilomètres non plus. Avec Gattuso, j’ai choisi un type qui rassemble toutes les qualités pour faire un bon entraîneur, un peu comme on disait d’un Didier Deschamps à l’époque. Il sait gérer un vestiaire, il sait gérer les médias, il a une grande carrière de joueur, un palmarès, il connaît tout du haut niveau, c’est un gars très intelligent, quelqu’un de travailleur, passionné… Il y a tous les ingrédients de base pour faire une vraie carrière. Il y a plein d’entraîneurs avec qui j’ai partagé de bons moments, Roussey, Bigon, Moulin, Tholot, Boubou Richard… Après, il y en a d’autres avec qui ça a été plus éphémère parce qu’ils n’avaient pas toutes les caractéristiques nécessaires. Gattuso, il a tout pour lui, l’envie, la jeunesse, la passion.
Samedi, il y a un petit Sion-Servette à Tourbillon. Quel sera ton «mot d’ordre»?
Ecoute aujourd’hui, donner des mots d’ordre, ce serait quelque chose de ridicule. Dernièrement, on a beaucoup prétérité nos deux premiers tiers de championnat et là, il en reste un tiers. Si tu te remets à gagner des matches, tu peux continuer à aller de l’avant et regarder vers le haut du classement. Sinon, tu te crispes et tu commences à craindre pour ta qualification européenne. Dans ce sens-là, c’est sûr qu’une victoire contre Servette, ça mettrait du beurre dans les épinards. Mais bon, la souhaiter, ce n’est pas encore l’obtenir.
En cas de victoire en tout cas, le FC Sion coulerait bien bas le Servette de Sébastien Fournier, l’homme que tu n’aurais peut-être jamais dû virer au mois de septembre… Qu’est-ce que ça t’inspire?
Un, ça m’inspire que pour Servette, même s’ils perdent à Tourbillon, rien ne sera fini. Il restera onze matches et ils se battront jusqu’au bout. Deux, Fournier me semble faire du bon boulot là-bas, où il a déjà permis à l’équipe de ne pas partir en vrille. Et trois, il y a un match à jouer contre Servette et pour l’instant, il y a toujours 0-0. Notre dernier match à Tourbillon, on l’a perdu 1-0 contre Lausanne. Donc on n’a pas de quoi faire les fanfarons et partir du principe qu’on va forcément gagner celui de samedi.
Bloody Monday