Constantin veut faire de Darragi un grand
Le patron du FC Sion n’aime pas les échecs. En son temps, il avait conseillé que Ronaldinho soit encadré à son arrivée au PSG. Il entend en faire de même avec le Tunisien.
«Je ne supporte pas l’échec, et je ne veux pas être en échec avec Darragi.» Christian Constantin est on ne peut plus clair: même si l’international tunisien n’a pas encore trouvé ses marques (zéro but en onze apparitions en Suisse), même s’il n’est plus aligné par Pierre-André Schürmann depuis la mi-novembre, il ne quittera pas le FC Sion.
Ballon d’or africain en 2011, Oussama Darragi est sous contrat avec le FC Sion jusqu’en 2016. Ce qui laisse le temps à CC d’en faire «un grand d’Europe». Il s’en explique: «Je ferai exactement avec Darragi ce que j’avais fait avec Ronaldinho, lorsqu’il est arrivé de Gremio au PSG.» C’était en 2001. A l’époque, CC avait conseillé à Roberto Assis (joueur à Sion de 1992 à 1995, grand frère et agent de Ronaldinho) d’encadrer étroitement le p’tit frère, et cela 24 heures sur 24. «Parce que ces joueurs manquent de repères sur notre continent.»
Constantin compare, toutes proportions gardées, Darragi à Ronaldinho. «On est dans le même cas de figure avec Darragi. Oussama a besoin d’un planificateur, d’un accompagnateur, d’un préparateur, appelez ça comme vous voulez. Mais je trouverai cette personne. Darragi a un tel talent que je ne peux pas le laisser partir.»
Le talent. Un terme qui va souvent de pair avec l’oisiveté. «Le problème de tous ceux qui font ce qu’ils veulent de leurs pieds et d’un ballon, c’est qu’ils n’ont ni la tête, ni le cœur, ni les jambes. Je vais donner tout cela à Darragi et en faire un joueur pour l’Europe. Je veux que, chaque fois qu’il tourne la tête, il sente deux paires d’yeux sur lui. Je vais lui apprendre les mots souffrance, efforts ou vouloir.» N’a-t-il pas peur que Darragi en ait marre? Déjà qu’il ne joue plus et qu’on l’annonce sur le départ, notamment en Arabie saoudite et au Qatar… «Aucune crainte, coupe le président valaisan. Je l’ai récemment vu en compagnie de son père: il fera ce que j’estime être juste pour lui. J’y mettrai le temps qu’il faudra, mais j’y arriverai. Et je n’hésiterai pas à être dur avec lui. D’ailleurs, je le suis déjà.»
Constantin en est persuadé, Darragi «prouvera chez nous qu’il est un grand». Il conclut: «Quand il l’aura prouvé, il pourra partir. Mais pas avant.» Si tel devait être le cas, le FC Sion en aura profité, sportivement parlant. Au passage, la valeur de Darragi (actuellement, plus de 3 millions et demi de francs) aura forcément pris l’ascenseur. (Le Matin)
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