Gennaro Gattuso a relevé le défi proposé par Christian Constantin. Il a apprécié la réaction de l'équipe valaisanne à Lausanne, mais il en attend davantage.
«Je ne pouvais pas dire non»
«Gattuso commence bien. Il gagne et se fait remplacer.» «La Gazzetta dello Sport» salue la première réussie du capitaine du FC Sion dans son nouveau rôle de «parrain». Le quotidien milanais réserve un article et une photo à l'événement tant dans son édition papier datée du 28 février que sur la grande toile à l'adresse
http://www.gazzetta.it. Le destin de l'ancien joueur de l'AC Milan suscite toujours l'intérêt du quotidien sportif rose. D'autres épisodes suivront pour une solution transitoire qui sera toujours d'actualité samedi à Zurich. Le champion du monde 2006 dispose de deux jours pour remobiliser son groupe sur le championnat et apprivoiser le défi proposé par Christian Constantin.
La carrière de Gennaro Gattuso a-t-elle pris une nouvelle orientation mercredi soir à Lausanne?
Parler de nouveau départ est exagéré, mais elle a changé. Le président nous a mis dos au mur face à nos responsabilités et nous ne pouvions que les assumer, moi le premier. Ma relation avec Christian Constantin et avec mes coéquipiers m'interdisait de me tirer en arrière. Je ne pouvais pas dire non à ce qu'il a demandé. J'ai ressenti une forte pression sur mes épaules. Ce contexte particulier m'a replongé dans l'atmosphère des grands matches de ma carrière. Tout s'est bien passé à Lausanne, mais cette rencontre appartient au passé. Nous nous orientons tout de suite sur le déplacement qui nous attend à Zurich demain.
Comment vous sentez-vous entre le maillot de joueur et le survêtement d'entraîneur?
Répartissons clairement les rôles. L'homme qui prépare les entraînements, qui effectue les analyses et les montages vidéo et qui coache l'équipe sur le terrain s'appelle Luigi Riccio. Personnellement, je suis responsable de l'équipe, comme je l'étais auparavant. Le contexte a changé. Le brassard m'attribuait déjà cet engagement vis-à-vis du collectif, la décision prise en début de semaine a précipité les choses dans une certaine direction et elle exige une plus grande mobilisation de ma part. Parler de moi comme entraîneur demeure prématuré. Etre entraîneur-joueur n'est pas facile, une journée ne suffit pas pour régler tout ce qu'implique cette double fonction, surtout dans la conception que j'en ai et comme je souhaite les vivre.
L'équipe alignée à Lausanne et le système adopté se rapprochent beaucoup de ceux mis en place par Sébastien Fournier en début de saison?
Quatre changements d'entraîneur en huit mois peuvent tuer même un éléphant mentalement. Ils entraînent une crise d'identité avec la succession de méthodes et de touches nouvelles apportées par chaque technicien. Dès le premier jour après son départ, le souvenir de Fournier a imprégné fortement le vestiaire qui appréciait son approche du football et sa gestion du groupe. Le foot recense des équipes faites pour attaquer et d'autres plus habiles pour ne pas prendre de goals. Nous savons parfaitement à quelle catégorie nous appartenons.
Qu'est-ce qui ne marchait pas avec Victor Muñoz?
Les chiffres donnent un premier élément de réponse. Nous avons pris sept buts en deux matches à l'extérieur. Si tu veux changer la mentalité d'un collectif, il faut en avoir les moyens.
La réaction du groupe vous a satisfait…
Oui, mais la marge de progression est grande. Nous nous sommes battus, nous avons su doubler les marquages, nous nous sommes jetés sur les deuxièmes ballons. J'ai vu des joueurs qui voulaient faire un résultat dans ce match. Cette implication nous donne une première base de travail. Il faut consolider ce mouvement, cela passe aussi par une amélioration de notre condition physique.
Comment envisagez-vous l'avenir immédiat de la direction technique de l'équipe?
Nous avançons à la journée en préparant le match suivant. Jouons contre Zurich, puis nous verrons. L'équipe peut remercier le président pour ce qu'il a fait. Elle le sent proche d'elle et elle en a besoin. Il a réagi après notre début de deuxième tour manqué et les effets sont positifs.
Suite aux bouleversements du début de semaine, des sources italiennes vous annoncent déjà de retour en Italie comme entraîneur…
Je répète ce que j'ai toujours répondu à ces rumeurs. Ne pas avoir de la reconnaissance vis-à-vis de Christian Constantin m'est impossible par rapport à ce qu'il m'a donné. Je suis engagé avec le FC Sion et je ne nourris ni envie, ni ambition d'en partir actuellement.
SF