Le football dégénère-t-il comme se plaît à poser la question le Nouvelliste du jour, ou la juste question ne serait-elle pas l’obsession sécuritaire augmente-t-elle ?
Aussi loin que va ma mémoire, le souvenir le plus dramatique en matière de football qui me revient est le drame du Heyzel en 1985. « Ce mercredi soir, plus de 60 000 personnes doivent assister à la finale dans l'enceinte du stade du Heysel. Les conditions de sécurité et de confort sont inexistantes, et en raison de nombreuses failles dans le système de contrôle, plusieurs milliers de fans sans billets ont transformé l'enceinte en boîte de sardine. (…) Vers 19h20, une centaine d'Anglais envahissent la tribune des Italiens. C'est une prise de tribune, typique de la culture hooligan. Sous la poussée, les Italo-Belges qui n'ont pas l'habitude de ces pratiques réservées jusque là aux îles britanniques reculent et se replient vers l'autre extrémité de la tribune, causant une bousculade. En bas des gradins, des portes donnant accès à la pelouse sont fermées. Les forces de police présentes sur la pelouse repoussent même des spectateurs qui tentent de fuir par la pelouse. Le piège est en place. Les grilles de séparation et un muret s'effondrent. Des dizaines de personnes sont piétinées et le bilan est lourd : 39 morts au total dont 34 Italiens, 2 Belges, 2 Français et un Britannique.» (Wikipédia). Certes le monde a réouvert les yeux sur la violence des pratiques des ultras italiens récemment lors d’un derby scicilien qui lui aussi fera date.
Les phénomènes de violence au sein d’une jeunesse avinée sont pourtant vieux comme les bals de campagne de nos grands-pères. Le football dégénère-t-il donc ?
A mon sens, dans une société aussi individualiste et désolidarisée que la nôtre, le sentiment d’insécurité ne cesse de croître, à la fois insécurité civile (craintes pour ses biens privés, pour sa propre personne), insécurité sociale (par exemple crainte du chômage) et insécurités nouvelles (réchauffement de la planète, catastrophes écologiques). L’obsession sécuritaire grandit, et pourtant, nous vivons sans doute dans la société la plus sûre de toute l’histoire de l’humanité. Pendant longtemps, la principale insécurité qui concernait l’être humain était la peur de plus avoir à manger, chose qui bien sûre ne nous concerne pas.
Il faut dire que le contrôle social par la communauté ne fonctionne plus et chacun est aujourd’hui libre de vivre la vie qu'il souhaite mener, par exemple être un supporter aviné qui décide de faire un tour sur le lac de Thoune à bord d’un bateau de plaisance. Celui-ci dérange le sentiment de bien-être d’une Suisse alémanique calme et paisible. Ici, je ne cherche en aucun cas à excuser ses actes d’incivilité. Si je souhaite dénoncer quelque chose, c’est seulement les choux gras que tirent de cette insécurité ambiante les médias. Franchement, cela méritait-il la une du Nouvelliste de ce matin ? Je ne pense pas. C’est digne d’un journal de boulevard et cela ne fait que renforcer le dit sentiment d’insécurité contre lequel on prétend lutter.
....
Celles que tu cites n'avaient rien à voir 
m**** je suis un hooligan? 
mais j avoue apprécié etre encadré par la police lors de ce mythique trajet [/b]