en route pour la onzième? (rien que de l'écrire j'en ai des frissons...)
Christian Zermatten a longtemps bourlingué en Afrique. L'actuel coentraîneur de Tourbillon a notamment gagné la Coupe de Côte d'Ivoire. Il espère écrire la même histoire avec Sion
Nicolas Jacquier - le 12 mars 2009, 23h00
Le Matin
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Coupe de Suisse Sion
«On doit apporter quelque chose à l'Afrique. Pas lui prendre quelque chose...» Durant cinq ans, de 1999 à 2004, le Valaisan Christian Zermatten a beaucoup donné au continent noir. «Comprendre l'Afrique, c'est aussi se comprendre soi-même.» L'actuel coresponsable technique (avec Barberis) du FC Sion devait retirer de ses pérégrinations lointaines - après une escapade asiatique en Malaise, il a entraîné en Côte d'Ivoire, en Algérie et au Mali - une riche expérience humaine et, sur le plan strictement sportif, remporter plusieurs trophées. Dont une Coupe de Côte d'Ivoire faisant de lui l'un des très rares techniciens suisses à avoir gagné un titre à l'étranger. «Gagner une Coupe nationale, c'est quelque chose de mythique. Mais avec le recul, cela l'est encore plus pour un Valaisan, quand on connaît l'histoire d'amour qui unit tout un canton à cette compétition particulière.»
Son jour de gloire, Christian Zermatten l'a connu le samedi 17 août 2002, à Abidjan. Cet après-midi-là, devant 60'000 spectateurs réunis au stade Houphouët-Boigny, celui que les médias ivoiriens ont déjà surnommé le «magicien blanc» offre à l'Africa Sports son 13e sacre, les Aiglons l'emportant 2-0 devant le FC Daoukro en finale. Un maillot, en guise de vestige, et des coupures de presse témoignent aujourd'hui de ce match de folie et de la liesse populaire qui avait suivi. «Toute la ville était descendue dans la rue, se souvient le héros du banc. En Côte d'Ivoire, il y a un attachement à la Coupe qui me rappelle celui que l'on peut vivre ici.» De la liesse d'Abidjan à celle, de nouveau espérée, de la Planta, à Sion, le raccourci géographique est vite trouvé. «La Coupe en Valais, c'est phénoménal. Elle est ancrée dans cette terre de foot», convient le mari de Corinne. Mais avant d'imaginer soulever une onzième Coupe, le club de Tourbillon devra d'abord disposer de Saint-Gall. Un match chaud comme les affectionne «Zermi».
L'europe en point de mire
«On sait tous que l'on est peut-être à deux matches de l'Europe.» Avant le rendez-vous de l'AFG Arena de mardi soir, il y aura eu Bâle, un gros morceau aussi. Au moment où l'identité même du FC Sion a perdu de ses racines cantonales (en raison d'un contingent très international), Christian Zermatten est convaincu que les étrangers «valaisans» sauront perpétuer la légende de Tourbillon. En s'imprégnant de l'histoire. «Pour avoir gagné une Coupe à l'étranger, je suis persuadé que nos mercenaires, à commencer par tous les Africains, veulent à leur tour remporter la Coupe de Suisse. C'est quelque chose de spécial. En gagnant la Coupe ici, ils retrouveraient ce que beaucoup ont connu là-bas.»
On n'en est pas encore là. Pour l'heure, Sion a étudié Saint-Gall de A à Z, a disséqué son jeu, l'a observé plusieurs fois, mettant en lumière ses forces comme ses faiblesses. Et, à toutes fins utiles, s'est déjà mis à entraîner les tirs au but...