Avenir de Gelson Fernandes?
Posté : 05.06.2009 00:26
Gelson Fernandes: «À l'intérieur, le joueur a faim»
En vacances, Gelson Fernandes est rentré en Valais pour retrouver ses proches et se détendre après une saison passée, en grande partie, sur le banc de Manchester City. Mais rien ne lui ferait perdre le sourire
Gaëlle Cajeux - le 04 juin 2009, 23h56
Le Matin
Vous allez mieux?
Vous entendez, j'ai le nez complètement pris avec ce rhume des foins. Bon, je viens de faire une injection chez le médecin, alors ça se calme. Je vais bien; je suis aux côtés de ma famille, mais amis sont là, je retrouve les endroits où j'ai grandi...
C'était un besoin de rentrer à Sion après cette saison délicate?
On avait des vacances, donc pour moi c'était clair que j'allais passer passablement de temps ici. Ça me manque. Même si je ne suis pas né en Valais, j'ai grandi ici, j'y ai mes habitudes. Quand je reviens, je me ressource. C'est une bouffée d'air d'être ici, au soleil, d'aller voir un match du FC Sion, ou de boire un verre sur la place du Midi. Quand je jouais à Sion, c'était mes habitudes, je retrouvais presque tous les matins Obradovic et Sarni pour le café. Entre nous, les liens sont forts, car ensemble on a vécu des joies et des moments galère quand on était en Challenge League.
Cette seconde saison à Manchester City, c'en était aussi une de galère?
Non. Le truc c'est que les dirigeants ont recruté pour 200 millions d'euros - il y a tellement de bons joueurs, mais seulement onze qui jouent - un nouvel entraîneur ( ndlr: le Gallois Mark Hugues ), une nouvelle vision. Quand quelqu'un reprend une entreprise, même si elle est bien, il va penser qu'il y a des choses à retoucher. C'est comme ça. J'ai quand même joué 27 matches et il ne faut pas oublier que je n'ai que 22 ans. Vous voyez ce que je veux dire? Il faut relativiser, c'est ma façon de voir les choses. Je reste tranquille et je travaille.
Vous avez brillé lors de votre première année en Angleterre, puis vous avez été relégué au rang de remplaçant. Comment l'avez-vous vécu?
Moi, je ne me prends pas trop la tête. Je vais au travail tous les jours, je fais le maximum. Après, si l'entraîneur fait appel à toi c'est bien, sinon c'est moins bien, mais il ne faut pas oublier que c'est uniquement le travail qui paiera. Il ne faut pas baisser la tête. Et puis, tant qu'il y a la santé, faut garder le sourire!
Mais vous avez dû connaître des moments difficiles?
Oui, ça peut être dur et tout. Mais si, moi, je commence à me plaindre de ma vie, de ma situation, que devraient faire les gens? Certains se lèvent à 5 h du matin pour faire quelque chose qu'ils n'aiment pas forcément, qui est éprouvant. Je crois qu'il faut rester les pieds sur terre et se rendre compte de la chance, des privilèges que l'on a. Bien sûr il faut travailler pour aller le plus haut possible, viser le top, mais il ne faut pas oublier qu'il y a des gens qui ont des soucis pour manger dans le monde. Moi, je n'oublie pas d'où je viens. Et je suis persuadé que la réussite ne passe que par le travail, l'ambition et le sérieux. C'est le plus déterminé qui arrivera le plus haut. Je sais que je suis déterminé et je suis déjà haut... Mais je ne vais pas me contenter de ma situation, de ce que j'ai déjà fait. A l'intérieur, le footballeur a faim, il a besoin de jouer.
Donc qu'avez-vous ressenti, confiné sur le banc?
T'as travaillé toute la semaine et le week-end ce n'est pas toi qui fais partie de la fête. Bien sûr tu rentres 20 minutes, mais ce n'est pas pareil...
Un sentiment de frustration?
Oui, mais une frustration qui va être oubliée par le travail effectué au premier entraînement après le match. Si tu joues le samedi, le lundi c'est reparti. Tu te rebats jusqu'au samedi. Je crois que la déception de ne pas avoir joué, le lendemain du match tu l'oublies déjà. Si tu commences à te plaindre, finalement, ton état d'esprit est toujours négatif et ça, ce n'est pas bien. Il vaut mieux garder le sourire.
Vous est-il arrivé de douter de vous?
Je suis très émotionnel, donc je peux tout remettre en question. Mais je balaie vite le doute, car je sais que si je travaille, ça viendra. J'ai tellement bossé pour être où je suis, que je travaillerai sans cesse pour éviter que mon rêve ne s'effondre.
L'entraîneur vous a-t-il expliqué pourquoi vous n'étiez pas titulaire?
Ben lui, ce n'est pas quelqu'un qui parle beaucoup. De toute façon, quand un entraîneur a quarante joueurs pros sous contrat, il ne peut pas être diplomate et parler avec tout le monde. On n'est pas à l'école primaire, on ne vient pas t'expliquer pourquoi tu ne joues pas. L'entraîneur fait ses choix et tu acceptes. Si l'équipe gagne, il a raison. Si l'équipe perd, tu dois lui prouver qu'il faut changer quelque chose.
Votre verdict?
Il y a eu beaucoup de choses qui ont changé dans le club. L'entraîneur construit quelque chose. C'est dans le futur que l'on saura s'il avait raison ou tort. Je crois qu'il faut lui laisser du temps. Ce n'est pas parce qu'il ne me fait pas jouer que je vais le critiquer. Parce que c'est un bon entraîneur. Peut-être qu'à mon poste il a besoin de quelqu'un de plus calme, de plus posé, de plus central. Moi, je suis un peu chien fou...
Avez-vous eu une vraie discussion avec lui?
En hiver, nous avons discuté de mon avenir. Il m'a dit: «Tu es important pour le club, ne pars pas.» A partir de là, tu te tais et tu continues à travailler.
Et en cette fin de saison?
On n'a pas rediscuté.
Donc vous ne serez plus à Manchester City à la rentrée?
Euh... il faut que je demande à mon agent si je peux répondre... La vérité c'est que je veux jouer en équipe nationale, être titulaire et jouer la Coupe du monde. Pour ça, il faut jouer en club. A partir de là, vous comprenez ma situation.
Vous intéressez de nombreux clubs. On a parlé de Monaco, de Hambourg, de Bolton, du Celtic Glasgow...
Il y a sûrement des gens qui se sont renseignés auprès de mon agent et du club. Maintenant vous dire lesquels, je ne sais pas. Je suis sous contrat avec un club et je n'ai pas le droit de parler avec quelqu'un d'autre. De toute façon, je me concentre sur mon travail de tous les jours, je dois faire des résultats avec mon club. Maintenant, si je serai encore là dans deux semaines, personne ne le sait.
Une rumeur dit que si vous ne trouvez pas de grand club, vous pourriez revenir à Sion, prêté par Manchester City...
Sion ne m'a pas contacté. Ils n'ont peut-être pas envie que je revienne...
Il s'agit donc d'une rumeur sans aucun fondement?
Rien d'officiel en tout cas. De toute façon, j'ai encore un bout de chemin à faire avant de revenir à Sion.
Et par où passe ce chemin?
Je ne vais pas vous dire ça. Ce ne serait pas respectueux par rapport à mon club.
Mais il y a un transfert en route?
Rien n'a été signé.
Une chose est sûre, vous n'allez pas rester à Manchester.
Je ne suis pas en préretraite. Si j'avais 30 ans, je resterais tranquille avec mon contrat. Mais, à 22 ans, je ne peux pas me permettre de rester en retrait. J'espère avoir du temps de jeu. Donc je dois partir.
En vacances, Gelson Fernandes est rentré en Valais pour retrouver ses proches et se détendre après une saison passée, en grande partie, sur le banc de Manchester City. Mais rien ne lui ferait perdre le sourire
Gaëlle Cajeux - le 04 juin 2009, 23h56
Le Matin
Vous allez mieux?
Vous entendez, j'ai le nez complètement pris avec ce rhume des foins. Bon, je viens de faire une injection chez le médecin, alors ça se calme. Je vais bien; je suis aux côtés de ma famille, mais amis sont là, je retrouve les endroits où j'ai grandi...
C'était un besoin de rentrer à Sion après cette saison délicate?
On avait des vacances, donc pour moi c'était clair que j'allais passer passablement de temps ici. Ça me manque. Même si je ne suis pas né en Valais, j'ai grandi ici, j'y ai mes habitudes. Quand je reviens, je me ressource. C'est une bouffée d'air d'être ici, au soleil, d'aller voir un match du FC Sion, ou de boire un verre sur la place du Midi. Quand je jouais à Sion, c'était mes habitudes, je retrouvais presque tous les matins Obradovic et Sarni pour le café. Entre nous, les liens sont forts, car ensemble on a vécu des joies et des moments galère quand on était en Challenge League.
Cette seconde saison à Manchester City, c'en était aussi une de galère?
Non. Le truc c'est que les dirigeants ont recruté pour 200 millions d'euros - il y a tellement de bons joueurs, mais seulement onze qui jouent - un nouvel entraîneur ( ndlr: le Gallois Mark Hugues ), une nouvelle vision. Quand quelqu'un reprend une entreprise, même si elle est bien, il va penser qu'il y a des choses à retoucher. C'est comme ça. J'ai quand même joué 27 matches et il ne faut pas oublier que je n'ai que 22 ans. Vous voyez ce que je veux dire? Il faut relativiser, c'est ma façon de voir les choses. Je reste tranquille et je travaille.
Vous avez brillé lors de votre première année en Angleterre, puis vous avez été relégué au rang de remplaçant. Comment l'avez-vous vécu?
Moi, je ne me prends pas trop la tête. Je vais au travail tous les jours, je fais le maximum. Après, si l'entraîneur fait appel à toi c'est bien, sinon c'est moins bien, mais il ne faut pas oublier que c'est uniquement le travail qui paiera. Il ne faut pas baisser la tête. Et puis, tant qu'il y a la santé, faut garder le sourire!
Mais vous avez dû connaître des moments difficiles?
Oui, ça peut être dur et tout. Mais si, moi, je commence à me plaindre de ma vie, de ma situation, que devraient faire les gens? Certains se lèvent à 5 h du matin pour faire quelque chose qu'ils n'aiment pas forcément, qui est éprouvant. Je crois qu'il faut rester les pieds sur terre et se rendre compte de la chance, des privilèges que l'on a. Bien sûr il faut travailler pour aller le plus haut possible, viser le top, mais il ne faut pas oublier qu'il y a des gens qui ont des soucis pour manger dans le monde. Moi, je n'oublie pas d'où je viens. Et je suis persuadé que la réussite ne passe que par le travail, l'ambition et le sérieux. C'est le plus déterminé qui arrivera le plus haut. Je sais que je suis déterminé et je suis déjà haut... Mais je ne vais pas me contenter de ma situation, de ce que j'ai déjà fait. A l'intérieur, le footballeur a faim, il a besoin de jouer.
Donc qu'avez-vous ressenti, confiné sur le banc?
T'as travaillé toute la semaine et le week-end ce n'est pas toi qui fais partie de la fête. Bien sûr tu rentres 20 minutes, mais ce n'est pas pareil...
Un sentiment de frustration?
Oui, mais une frustration qui va être oubliée par le travail effectué au premier entraînement après le match. Si tu joues le samedi, le lundi c'est reparti. Tu te rebats jusqu'au samedi. Je crois que la déception de ne pas avoir joué, le lendemain du match tu l'oublies déjà. Si tu commences à te plaindre, finalement, ton état d'esprit est toujours négatif et ça, ce n'est pas bien. Il vaut mieux garder le sourire.
Vous est-il arrivé de douter de vous?
Je suis très émotionnel, donc je peux tout remettre en question. Mais je balaie vite le doute, car je sais que si je travaille, ça viendra. J'ai tellement bossé pour être où je suis, que je travaillerai sans cesse pour éviter que mon rêve ne s'effondre.
L'entraîneur vous a-t-il expliqué pourquoi vous n'étiez pas titulaire?
Ben lui, ce n'est pas quelqu'un qui parle beaucoup. De toute façon, quand un entraîneur a quarante joueurs pros sous contrat, il ne peut pas être diplomate et parler avec tout le monde. On n'est pas à l'école primaire, on ne vient pas t'expliquer pourquoi tu ne joues pas. L'entraîneur fait ses choix et tu acceptes. Si l'équipe gagne, il a raison. Si l'équipe perd, tu dois lui prouver qu'il faut changer quelque chose.
Votre verdict?
Il y a eu beaucoup de choses qui ont changé dans le club. L'entraîneur construit quelque chose. C'est dans le futur que l'on saura s'il avait raison ou tort. Je crois qu'il faut lui laisser du temps. Ce n'est pas parce qu'il ne me fait pas jouer que je vais le critiquer. Parce que c'est un bon entraîneur. Peut-être qu'à mon poste il a besoin de quelqu'un de plus calme, de plus posé, de plus central. Moi, je suis un peu chien fou...
Avez-vous eu une vraie discussion avec lui?
En hiver, nous avons discuté de mon avenir. Il m'a dit: «Tu es important pour le club, ne pars pas.» A partir de là, tu te tais et tu continues à travailler.
Et en cette fin de saison?
On n'a pas rediscuté.
Donc vous ne serez plus à Manchester City à la rentrée?
Euh... il faut que je demande à mon agent si je peux répondre... La vérité c'est que je veux jouer en équipe nationale, être titulaire et jouer la Coupe du monde. Pour ça, il faut jouer en club. A partir de là, vous comprenez ma situation.
Vous intéressez de nombreux clubs. On a parlé de Monaco, de Hambourg, de Bolton, du Celtic Glasgow...
Il y a sûrement des gens qui se sont renseignés auprès de mon agent et du club. Maintenant vous dire lesquels, je ne sais pas. Je suis sous contrat avec un club et je n'ai pas le droit de parler avec quelqu'un d'autre. De toute façon, je me concentre sur mon travail de tous les jours, je dois faire des résultats avec mon club. Maintenant, si je serai encore là dans deux semaines, personne ne le sait.
Une rumeur dit que si vous ne trouvez pas de grand club, vous pourriez revenir à Sion, prêté par Manchester City...
Sion ne m'a pas contacté. Ils n'ont peut-être pas envie que je revienne...
Il s'agit donc d'une rumeur sans aucun fondement?
Rien d'officiel en tout cas. De toute façon, j'ai encore un bout de chemin à faire avant de revenir à Sion.
Et par où passe ce chemin?
Je ne vais pas vous dire ça. Ce ne serait pas respectueux par rapport à mon club.
Mais il y a un transfert en route?
Rien n'a été signé.
Une chose est sûre, vous n'allez pas rester à Manchester.
Je ne suis pas en préretraite. Si j'avais 30 ans, je resterais tranquille avec mon contrat. Mais, à 22 ans, je ne peux pas me permettre de rester en retrait. J'espère avoir du temps de jeu. Donc je dois partir.