«Avec Charly, on partage la même vision»
Le nouveau coach Maurizio Jacobacci connaît bien son rôle au sein du club valaisan. Lui s'occupe de l'aspect offensif, tandis que son double travaille sur le défensif.
Entraîneur, vos papiers! A Tourbillon, Maurizio Jacobacci a mis sa licence UEFA Pro à disposition du FC Sion. L'ancien buteur explique le fonctionnement du «couple» qu'il forme avec Charly Roessli sur le banc valaisan
L'homme n'est pas dupe. Si Maurizio Jacobacci, après avoir passablement bourlingué, a pu poser ses valises en Valais en début d'année, c'est d'abord, et avant tout, parce qu'il possédait la fameuse licence UEFA Pro qui faisait défaut à Charly Roessli, son «prédécesseur» sur le banc du FC Sion. Un prédécesseur avec lequel Jacobacci compose dorénavant au quotidien, les deux hommes ayant choisi de faire équipe et d'additionner leurs compétences, au grand dam du département technique de l'ASF, à cheval sur la répartition exacte des rôles.
"Maurizio, l'entraîneur du FC Sion, c'est qui?
C'est nous deux! On travaille en équipe. Je ne me considère pas comme le seul entraîneur principal du FC Sion.
Aujourd'hui, vous ne seriez pas là si Roessli avait été en règle...
Ma licence m'a aidé pour venir ici, c'est vrai. Avec Charly, on partage les mêmes compétences sans avoir les mêmes papiers!
Etre «réduit», aux yeux du grand public, à un rôle de prête-papiers, cela vous fait quoi?
Ce sont mes papiers qui me font travailler. Je suis à disposition du club, pas de quelqu'un d'autre. Je ne suis pas là pour rien faire.
A l'entraînement ou sur le banc, comment fonctionne le «couple» Jacobacci-Roessli?
On possède déjà la même philosophie, la même vision, le même attrait pour un jeu attractif. A deux, on peut davantage se concentrer sur tous les joueurs. A l'entraînement, il y a moins de relâchement, on a plus d'instruments à disposition. Avec deux paires d'yeux, on voit plus de choses. Je travaille plutôt l'aspect offensif, la transition vers le but adverse, Charly s'occupe plutôt du décalage défensif. C'est un enrichissement mutuel. Cela ne veut pas dire que l'on sera toujours sur la même longueur d'onde...
En cas de désaccord, qui aura(it) le dernier mot?
L'intelligence. A travers la discussion, on pourrait, le cas échéant, aplanir d'éventuels différends.
Comment définiriez-vous votre signature dans le jeu? Quelle est la «patte Jacobacci»?
Prendre l'emprise du jeu, avoir la direction du match pour en décider l'issue. Cela signifie aussi qu'il faut pousser l'adversaire à jouer comme vous l'aimeriez, afin de l'empêcher de s'exprimer.
Idéalement, à quoi devrait ressembler le FC Sion?
Au FC Sion, justement... si l'on réussit à transférer en compétition ce que je vois à l'entraînement, l'équipe peut être redoutable. Pour cela, il importe déjà de retrouver ce qui faisait la force du FC Sion, et notamment son invincibilité à Tourbillon, en s'appuyant sur une force collective. Voilà quelque temps déjà que nos adversaires n'ont plus vraiment peur en se déplaçant en Valais.
Si l'on regarde la tabelle, on s'aperçoit que Sion est relégué à 11 points du duo YB-Zurich, et même à 17 points du leader, Bâle. C'est beaucoup pour une équipe qui était censée occuper le haut du tableau, non?
Plutôt que de compter les points qui nous séparent de la tête, comptons ceux qui nous séparent de la barre! Il n'y en a que 5... Pour viser haut, éloignons-nous d'abord de la zone dangereuse. On reparlera de l'Europe lorsque.... l'on s'en sera rapprochée!
A l'heure des trois coups, quel est votre état d'esprit?
Calme à l'extérieur, bouillonnant à l'intérieur. J'ai hâte d'y être.
Demain, qui fera l'équipe?
Sûrement pas le président! (Rires.)
CC: «Personne ne mettra les pieds dans notre vestiaire!»
Voici trois jours, dans ces mêmes colonnes («Le Matin» du 29 janvier), Hansruedi Hasler, chef du département technique de l'ASF, évoquait la possibilité de dépêcher des inspecteurs de Berne jusque dans les vestiaires valaisans, afin de voir et entendre qui fait quoi dans l'organigramme du FC Sion. «Nous avons la compétence d'aller écouter ce qui se dit et... qui le dit», expliquait alors le patron de la formation des entraîneurs. Des propos qui ont fait bondir Christian Constantin: «Si ces messieurs veulent chercher la petite bête, ils vont vite me trouver!» L'envoyé spécial de l'ASF (sans doute Yves Debonnaire) aura-t-il dès lors accès aux vestiaires de Tourbillon? «Pas question!, répond le président du FC Sion. Personne venant de l'extérieur n'y mettra les pieds...»
En Valais, la résistance s'organise. Le club a déjà fait savoir par retour du courrier son point de vue aux techniciens bernois. «Qu'ils aillent plutôt écouter en groupe la théorie de l'équipe nationale en Angleterre! reprend Constantin. Et, s'ils le veulent, ils peuvent aussi me payer Roessli à la fin du mois (...). Je m'étonne que tout ce qui a été valable pour les autres, notamment en termes d'exceptions, ne le soit plus pour nous.» Et notre interlocuteur de s'interroger, dubitatif: «Comment M. Hasler peut-il exiger que les entraîneurs de Super League possèdent une licence UEFA alors que lui-même n'en a pas? C'est absurde...» Demain, la porte des vestiaires de Tourbillon restera donc fermée à l'éventuel visiteur étranger. Envisageant de faire appel à un huissier, le club pourrait aussi se réserver le droit de déposer une plainte pour..... «violation de domicile». CC: «De quel droit quelqu'un peut-il s'inviter chez nous? Les vestiaires sont une propriété privée.....»
La Ligue va inspecter... le terrain!
Jusqu'à hier matin, le match Sion?-?GC, prévu ce samedi mais susceptible d'être reporté à des jours meilleurs, était assorti du conditionnel en raison du gel. Ce n'est plus le cas aujourd'hui et, hormis des impondérables liés aux caprices de la météo - comme le retour de la neige, attendu demain jusqu'en plaine -, la rencontre devrait pouvoir se dérouler normalement dès 17?h?45. «On ne parle plus de renvoi, confirme Paolo Urfer, le directeur sportif du club. Tout a été fait pour que l'on puisse jouer. Le problème, c'était avant tout le gel et le risque de blessure pris en jouant sur du béton...» A Tourbillon, des employés de la Ville de Sion se sont attelés ces derniers jours à casser - et déblayer - la glace qui recouvrait la pelouse devant la tribune principale. Par mesure de sécurité, la Ligue nationale procédera néanmoins ce vendredi en fin d'après-midi à une inspection du terrain. C'est à ce moment-là seulement que le feu passera «officiellement» au vert.
Source : Le Matin
Les avis c'est comme les trous de balle, tout le monde en a un.