De multiples affaires secouent le football français
LE MONDE
Des enquêtes judiciaires s'intéressent aux comptes de la Fédération, aux transferts du Paris-Saint-Germain et aux faux agents de joueurs, la direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes perquisitionne les sièges de certains clubs et des instances dirigeantes.
Le football français semble bien dans le collimateur de la justice. Qu'il s'agisse des agents de joueurs, des transferts, de l'achat des droits de diffusion, du marketing ou de la publicité dans les stages, il est aujourd'hui visé par une demi-douzaine d'enquêtes.
Les transferts du PSG
Le Paris-Saint-Germain (PSG) est au cœur de l'information judiciaire ouverte, le 3 janvier, par le parquet de Paris pour "abus de biens sociaux, complicité et recel". Confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset, l'instruction concerne les transferts de joueurs effectués par le club de la capitale entre 1998 et 2003. Une centaine de transactions et environ 80 agents de joueurs sont visés par l'enquête. Les 7 et 17 février, Laurent Perpère, ancien président (de décembre 1998 à juin 2003) du PSG, et Pierre Lescure, l'ex-patron (entre 1994 et 2002) de Canal+ - propriétaire du club -, ont été interrogés en qualité de témoins assistés. Les investigations se concentrent sur les importantes commissions perçues par différents intermédiaires à l'occasion des transferts opérés par le PSG.
Les agents de joueurs
Le juge Philippe Courroye conduit, depuis le 23 juillet 2004, une information judiciaire visant plusieurs agents de joueurs. M. Courroye a mis en examen deux agents non licenciés, Alain Morel et Franck Belhassen, pour "exercice illégal de la profession". Une dizaine d'autres agents, dont la profession est régie par la loi Buffet du 6 juillet 2000, ont été dénoncés par la Fédération française de football auprès de différents tribunaux. Une enquête visant Richard Bettoni, agent de nombreux joueurs, a ainsi été ouverte à Grasse (Alpes-Maritimes).
Le "club Europe"
Le parquet de Paris a ouvert le 6 janvier une enquête préliminaire sur le versement par Canal+ de 160 millions d'euros à six grands clubs (le Paris-Saint-Germain, l'Olympique lyonnais, l'Olympique de Marseille, l'AS Monaco, le RC Lens et les Girondins de Bordeaux) dans le cadre d'un contrat en vue de diffuser leurs matches en exclusivité. Ce contrat, signé en avril 1999, prévoyait le versement par Canal+, via le groupe de Jean-Claude Darmon, de 252 millions d'euros entre 1999 et 2005 aux six clubs. Mais ces derniers, réunis au sein du "Club Europe", n'étaient à cette époque pas propriétaires de leurs droits à l'image, et le contrat avait été rompu en février 2003.
Cette enquête fait suite au dépôt d'une plainte contre X en octobre 2004 de l'Association des petits porteurs actifs (Appac) du groupe Vivendi (actionnaire majoritaire de la chaîne cryptée) pour "abus de biens sociaux". L'Appac a déposé, le 10 février, une autre plainte contre X pour "abus de biens sociaux, faux et usage de faux et recel". Elle vise cette fois les 600 millions d'euros que Canal+ s'est engagé à verser annuellement en échange des droits de retransmission, entre 2005 et 2008, des matches du championnat de France.
Les comptes de la Fédération
Le parquet de Paris vient de confier à la brigade financière une enquête préliminaire visant les comptes de la Fédération française de football à la suite d'une dénonciation des commissaires aux comptes qui auraient relevé des irrégularités. Des manipulations comptables et financières suspectes auraient été détectées dans les bilans des saisons 2002-2003 et 2003-2004. Ainsi, pour la saison 2002-2003, la FFF présentait un déficit de 62 000 euros, alors qu'il était en fait de 14 millions d'euros.
Les entorses à la concurrence
A l'initiative du Conseil de la concurrence, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené une vingtaine de perquisitions, jeudi 17 février, au siège des plus grands clubs français (PSG, OM, OL, Lens, Bordeaux), mais aussi à la Fédération, à la Ligue, dans plusieurs chaînes de télévision (Canal+, Eurosport, TPS) et chez l'homme d'affaires Jean-Claude Darmon. Dans un communiqué publié jeudi, le Conseil de la concurrence a indiqué s'être, le 1er juin 2004, "saisi d'office de la situation de la concurrence dans le secteur de la gestion des droits dans le football professionnel et de la publicité dans les stades de football" et avoir confié à la DGCCRF le soin d'"établir l'existence et l'étendue" de pratiques anticoncurrentielles. L'enquête est administrative, mais ses conclusions pourraient être transmises, le cas échéant, aux tribunaux.
Les comptes de l'OM
Le juge d'instruction marseillais Franck Landou, chargé depuis décembre 1999 d'enquêter sur les transferts opérés par l'Olympique de Marseille entre 1997 et 1999, a clôturé son enquête le 23 novembre 2004. Plusieurs personnalités sont poursuivies dans ce dossier, dont Rolland Courbis, entraîneur de l'OM entre 1997 et 1999, poursuivi pour "recel et complicité d'abus de biens sociaux" et "faux en écriture privée", Jean-Michel Roussier et Yves Marchand, anciens présidents délégués, et enfin le mécène du club, Robert Louis-Dreyfus, mis en examen pour "abus de biens sociaux". Plusieurs agents de joueurs ont également été mis en examen : Hervé Goursat, Jean-François Larios, Edmond Adam, Gilbert Sau...
La gestion du SC Bastia
Il sera beaucoup question de football, à partir du 10 mars devant le tribunal correctionnel de Paris, à l'occasion du procès du chef nationaliste Charles Pieri. L'enquête du juge Courroye a mis au jour un système de racket. Menacés d'attentats, le Club Méditerranée ou Nouvelles Frontières ont ainsi été contraints de sponsoriser le SC Bastia (SCB). L'ex-président du club, François Nicolaï, figurera parmi les prévenus, ainsi que l'agent de joueurs Fabien Piveteau. Les deux hommes devront s'expliquer sur les dessous du transfert à Lyon, en 2003, du joueur du SCB, Mickaël Essien.
Fabrice Lhomme
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Jean-Michel Aulas ne se fait "aucun souci"
"La manière dont s'est déroulée la perquisition dans les locaux de l'OL est anormale et scandaleuse, a réagi Jean-Michel Aulas, le président de l'Olympique lyonnais. Un tel déploiement de force, avec des gens armés, c'est incroyable. Nous ne sommes pas des délinquants ! La perquisition a duré sept heures et certains de mes collaborateurs ont été choqués par les méthodes employées. Je ne sais pas ce que cachent ces grandes manœuvres très médiatisées, mais j'ai l'impression que cela sert à faire oublier certaines dérives politiques concernant de grands appartements par exemple... Ils ont saisi des dossiers concernant les appels d'offres et les relations avec les partenaires commerciaux et la Ligue. Je ne me fais aucun souci. Et comme disait Talleyrand : "Tout ce qui est excessif est dérisoire !""
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