bouryves a écrit :LOL ça c'est du sujet !
si t'as qques millions de côtés, ainsi que qques connexions dans le tissu économique Valaisan et Romand, vas-y reprend sa place !
n'importe quoi !!
ps : tu as quel âge ?
Y'a des endroits où les supporters ne font pas que de parler, comme en Valais. Un exemple ci-dessous, en Angleterre, vu dans le Temps, hier :
Le foot-business exaspère les supporters anglais
Révolte. Dans le berceau du football, la popularité a cédé
la place à un capitalisme exubérant. Billets trop chers, fans transformés en clients: la résistance s’organise
Patrick Boillat
Les supporters de MU ont déjà recueillideux millions de livres en vue d’un rachat
«Nous mettons des paires d’yeux à disposition des sponsors.» La phrase pourrait être de Patrick Le Lay, le PDG de TF1, qui déclara vendre du temps de cerveau humain disponible à ses annonceurs. Elle a été prononcée par Peter Kenyon, numéro deux du FC Chelsea, stratège du marketing débauché à Manchester United à l’aide d’un pont d’or. Et elle témoigne d’un football aux clubs désormais gérés comme des entreprises, et aux supporters considérés comme de vulgaires consommateurs. Une véritable pensée unique face à laquelle des voix dissidentes tentent tant bien que mal de résister. Le phénomène est particulièrement évident en Angleterre, bastion du football-business et temple de l’économie marchande.
«Ici, l’image du football a beaucoup évolué. Il y a vingt ans, les fans étaient assimilés aux hooligans. Aujourd’hui, certains cherchent à montrer qu’ils ne sont pas que des clients passifs», constate Andy Lyons, rédacteur en chef du magazine When Saturday Co mes (WSC) et témoin privilégié de ces transformations. Quitte à provoquer un schisme en fondant leur propre équipe, à l’image des supporters du FC Wimbledon.
Au printemps 2002, ce club londonien, rendu célèbre par un «onze» de durs à cuire, le «Crazy Gang», qui lui valut une Coupe d’Angleterre en 1988, est autorisé à se délocaliser à 100 kilomètres de ses bases, dans la ville nouvelle de Milton Keynes. Le choix d’un marché encore inexploité en lieu et place de la concurrence exacerbée de la capitale, avec sa douzaine de clubs professionnels. Désormais SDF, les fans rejetés ripostent en créant AFC Wimbledon, qui reprend l’histoire des «Dons» au bas de l’échelle sportive. Samedi dernier, AFC évoluait à domicile devant 2700 spectateurs… en 7e division.
Ce précédent sera suivi trois ans plus tard par un cas autrement plus médiatique. A l’époque, la prise de contrôle de Manchester United par le magnat américain Malcolm Glazer rencontre une vive résistance de la part d’un public qui craint une hausse du prix des billets. Et qui s’inquiète pour l’avenir financier des Red Devils, dont le rachat est alimenté par un emprunt se montant aujourd’hui à 660 millions de livres. Malgré leur mobilisation autour de l’association Shareholders United, dans le but de bloquer l’opération en acquérant suffisamment d’actions du club, les supporters perdent la bataille. Ulcérés, une frange de fans rebelles donnent naissance au FC United durant l’été 2005. Le projet, motivé par le désir de retrouver un esprit communautaire soldé dans le supermarché d’Old Trafford, séduit une presse friande d’histoires insolites. Et remporte lui aussi un succès populaire certain. Cette saison, les matches à domicile du nouveau club ont ainsi attiré une moyenne de 2500 spectateurs. Un record en 8e division.
Mais après bientôt deux ans d’existence, le FC United présente de premiers signes d’essoufflement. «L’équipe va gravir rapidement les échelons, mais elle risque ensuite de se heurter à un plafond, estime Andy Lyons. Et puis des supporters sont tiraillés, ils hésitent entre FC United ou Manchester United.» Une double appartenance pas forcément facile à vivre, à l’heure où certains irréductibles n’hésitent plus à se qualifier de renégats ou de suppôts de Glazer.
De manière étonnante, les acquisitions récentes de Liverpool (LT du 21.02.2007) ou d’Aston Villa par des milliardaires yankees n’ont pas provoqué les mêmes vagues. «Beaucoup de fans des Reds estiment que cela leur permettra de rattraper le retard qu’ils accusent sur Chelsea et qu’ils pourront à leur tour dépenser des sommes ridicules pour les meilleurs joueurs», explique Lyons avec ironie. Dans le cas d’Aston Villa, l’arrivée d’Andy Lerner, également détenteur d’une franchise de football américain, a même été saluée avec enthousiasme par des partisans nostalgiques d’une gloire fanée et hostiles à leur ancien tenancier. Autre différence essentielle, les deux prises de contrôle n’auraient pas été financées par des emprunts réalisés sur le dos des clubs. A défaut d’opter pour l’exil, des associations de supporters indépendantes cherchent à changer la donne de l’intérieur. Ainsi, le Manchester United Supporters Trust (MUST), anciennement Shareholders United, milite pour une participation du public à la conduite du club. Et récolte des fonds, deux millions de livres à ce jour, en vue d’une hypothétique revente de la formation mancunienne, qu’il croit inévitable.
Pour le rédacteur en chef de WSC, ces efforts citoyens se heurtent à de nombreuses difficultés. «Dans les grands clubs, les supporters peinent à avoir un réel impact. Comme leurs revenus ne sont plus majoritairement générés par les entrées au stade, le pouvoir des fans s’en trouve affaibli. Et à Manchester, les succès actuels limitent le nombre de volontaires prêts à s’impliquer.»
A moins que le porte-monnaie ne soit touché. Le 24 février dernier, les fans de United ont ainsi été appelés à boycotter tout achat lors de leur déplacement à Fulham, afin de protester contre les prix prohibitifs pratiqués par le club de Mohamed Al-Fayed: 45 livres la place, au lieu des 25 habituelles.
A un tel tarif, même un client d’Harrods, le grand magasin haut de gamme dont l’Egyptien est propriétaire, grimacerait. Pour répondre à cette inflation généralisée, qui mine la fréquentation de certaines enceintes, la Fédération des supporters de football, une organisation nationale fédérant plus de 130 000 fans, demande que les droits de retransmission de la Premier League, 2,7 milliards de livres pour les trois prochaines saisons, profitent au public qui se rend aux matches. Certains clubs, dont Chelsea ou Blackburn, ont d’ores et déjà réagi en gelant ou en réduisant leurs prix pour le prochain exercice.
Le foot-business exaspère et l’ampleur prise ces derniers mois par les divers mouvements dissidents commence à révéler les limites du système. Exemple truculent: Ashley Cole, figure emblématique d’Arsenal, transféré à Chelsea pour un salaire hebdomadaire de 240 000 francs, fut accueilli dans son ancien fief par une foule rancunière, dont plusieurs milliers brandissaient des roubles à son effigie – en allusion à Roman Abramovitch, le mécène russe de Chelsea. «Vendu», criaient-ils.
Les supporters d’Arsenal protestent contre le transfert d’Ashley Cole à Chelsea en brandissant de faux billets de banque à son effigie. Les fidèles des pelouses souhaiteraient avoir leur mot à dire dans les décisions des clubs.
angleterre, 10 décembre 2006