Article tiré du 24H... comme quoi y'a pas que Bâle qui pique les jeunes
Team Vaud signe un contrat pour protéger les tout jeunes joueurs
FOOTBALL | A l’heure où certains joyaux de l’équipe de Suisse M17 semblent convaincre à l’étranger, les moins de 14 ans de la filière cantonale et leurs parents signent un «pacte» qui a valeur de prévention.
Patrick Wurlod | 10.11.2009 | 00:01
«Le FC Bâle les fait rêver, mais ceux à qui l’on propose d’intégrer sa filière de formation ne joueront pas forcément un jour en Super League.» Comme d’autres formateurs du canton, le directeur technique de Team Vaud, Marc Hottiger, est lassé de voir des étoiles montantes répondre aux sirènes de clubs huppés. «Nos jeunes doivent comprendre que la structure vaudoise est de qualité et qu’elle peut aussi les conduire au sommet. L’expérience montre que la voie la plus saine, c’est de rester dans son environnement le plus longtemps possible.»
DÉPARTS EN SÉRIE L’ex-international suisse étaie ses propos: «L’été passé, quatre de nos talents, aussi internationaux, sont partis à Bâle et à Sion. A 14 ans, c’est aberrant! Or, même sans eux, l’équipe de moins de 16 ans dans laquelle ils auraient pu rester est 3e du classement.
Sion et Bâle sont leaders de leur groupe, mais pas parce que leur filière est meilleure. Ils ont puisé dans d’autres filières. A ce petit jeu-là, nous pourrions aussi être devant.»
LA VOIE À SUIVRE Sans pouvoir barrer la route de ceux qui trouveront toujours l’herbe plus verte ailleurs, Team Vaud entend mettre en garde ses juniors et leurs parents contre ce qu’ils qualifient de dérive. «Les jeunes partis dans d’autres structures et qui y réussissent, comme Ben Khalifa à GC ou Veseli à Manchester City, sont rares. Beaucoup échouent et végètent dans des équipes de seconde zone, relève Marc Hottiger. Chaque cas est différent, mais nous prônons de suivre l’exemple d’Alexandre Pasche. Il a suivi la filière lausannoise jusqu’en Challenge League, avant de rejoindre Young Boys. Car une carrière est plus solide si elle se construit sur des bases saines.»
LE CONTRAT Pour provoquer cette prise de conscience, Team Vaud a établi un contrat, cosigné par ses responsables et les dirigeants du club auquel le joueur appartient. «Fruit d’une longue réflexion, c’est davantage un pacte visant à instaurer une relation de confiance entre les parties. Il fixe les droits et obligations des jeunes qui intègrent la structure, mais aussi ceux de Team Vaud et des clubs. Nous voulons fidéliser nos juniors, leur montrer qu’ils doivent se plier à certaines règles, mais aussi rappeler que nous mettons des moyens à leur disposition pour réussir.»
RÉACTION DANS UNE FAMILLE A Vallorbe, Francine et Claude Manière ont réagi plutôt favorablement. Un cas intéressant, puisque leur fils aîné, Jérémy, a suivi la filière de Team Vaud et porte cette saison les couleurs d’Yverdon en Challenge League. A 18 ans et sans avoir signé de contrat. Gardien, son frère Julien, 13 ans, a en revanche dû s’y plier en intégrant Team Vaud Nord vaudois et Broye M14. «Il n’y a rien de très nouveau, si ce n’est que ces droits et obligations ont été couchés sur papier. On constate juste que les clubs intéressés par un joueur doivent verser un dédommagement à Team Vaud, en plus des indemnités de formation, analyse Claude Manière. Globalement, c’est positif. Le jeune comprend qu’il ne peut pas faire tout et n’importe quoi.»
Francine Manière craint simplement qu’un tel contrat donne trop d’importance à des jeunes en bas âge. «Ne vont-ils pas prendre la grosse tête? A 14 ans ou moins, tout est déjà difficile à gérer, car les tests et les sélections se succèdent. Avec pour certains la réussite, mais pour d’autres la désillusion d’échouer dans une telle structure pyramidale.»
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