
Alors qu'il lui restait un an de contrat, Gérard Houllier a annoncé vendredi son départ de Lyon dont il était l'entraîneur depuis 2005. L'ancien manager de Liverpool a préféré s'éclipser. Le club sextuple champion de France s'est mis en quête de son successeur qui pourrait être Didier Deschamps.
"Un bon président est là pour prévoir. Je n'envisage pas le départ de Gérard Houllier mais je l'ai déjà imaginé avec mon conseil d'administration et je ne serai pas pris au dépourvu". Les propos de Jean-Michel Aulas, tenus dimanche dernier, prennent aujourd'hui tout leur sens. Après deux ans à Lyon, et autant de titres de champion de France, Gérard Houllier a annoncé son départ du Rhône malgré la multiplication des déclarations de respect mutuel entre les deux hommes ces dernières semaines. "Gérard (Houllier) m'a demandé mercredi soir de bien vouloir le libérer afin de prendre un peu de recul, de prendre une année sabbatique. Après réflexion, j'ai accepté de (le) libérer", a finalement expliqué vendredi le président lyonnais.
Lors d'une conférence de presse en présence de Gérard Houllier, M. Aulas a également rendu hommage au travail et aux résultats de l'ancien sélectionneur national à la tête de l'OL, évoquant notamment une saison 2006-07 "bonne, très bonne et qui permet au club de se retrouver parmi les plus grands clubs d'Europe". "Nous avons progressé pendant ces 2 saisons. Certains joueurs ont aussi progressé grâce au travail du staff et peut-être grâce à ma philosophie du jeu", dresse comme bilan l'intéressé. Pourtant, ce divorce pourrait a priori refléter une saison en-deçà des espoirs du président de l'OL. Malgré un 6e titre, la défaite en 8e de finale de la C1 face à l'AS Rome, l'élimination par l'OM en 8e de finale de la Coupe de France ou le revers face à Bordeaux en finale de la Coupe de la Ligue ont jeté de l'ombre sur la saison lyonnaise.
"Prendre une année sabbatique"
Mais ce départ est avant tout le résultat de la lutte de pouvoir qui s'est tenue en coulisses. Car, si Jean-Michel Aulas voulait le conserver, il n'est un secret pour personne que Gérard Houllier demandait davantage de pouvoirs à l'OL. Ce dernier demandait une évolution de l'encadrement technique ou encore la mise en place d'une véritable cellule de recrutement. En la matière, les conflits entre l'entraîneur et Bernard Lacombe sont désormais de notoriété publique comme l'a mis en lumière les cas Fabio Santos ou Alou Diarra. Recruté par Lacombe, l'ancien Lensois n'entrait pas dans les plans de son entraîneur qui lui préférait Jérémy Toulalan. "C'est uniquement pour raisons personnelles que je pars, pas des raisons de santé. J'ai besoin de faire un break, le point, assure-t-il pourtant. Je ne pars pas parce que je n'ai pas assez de garanties, de pouvoir, de problèmes avec certaines personnes".
Comme il le prédisait le week-end dernier, Jean-Michel Aulas a donc sans doute quelques pistes pour trouver un successeur à l'ancien sélectionneur des Bleus. Alors que la condition à remplir pour entraîner Lyon au moment du départ de Paul Le Guen était de parler français, la priorité est sans doute de trouver un homme d'expérience capable de faire franchir un palier à l'OL en Ligue des Champions. Parmi les noms régulièrement cités, Claude Puel ou Didier Deschamps semblent avoir le profil. Mais le premier semble parti pour rester à Lille. En revanche, l'avenir du second, encore sous contrat, s'écrit en pointillé à la Juventus où l'on annonce déjà le retour de Fabio Capello.
Deschamps en pole ?
Quant à Gérard Houllier, il n'a visiblement pas obtenu les garanties qu'il attendait. Sa position fragilisée dans les vestiaires auprès de certains cadres du club, ira-t-il chercher ailleurs les pouvoirs que l'on n'a pas voulu lui confier à Lyon ? Pas si sûr. Alors qu'on lui prête des contacts avec Manchester City ou le Dynamo Kiev, il a confirmé son intention de prendre du recul : "Je n'irais pas dans un autre club en France et à priori pas, non plus, dans un club étranger. Dans l'immédiat, je vais prendre des vacances. J'ai besoin de repos". On l'a également annoncé à la Direction Technique Nationale où il succéderait à Aimé Jacquet à un poste qu'il a déjà occupé. Histoire de boucler la boucle ?