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Nouvelles de nos expatriés : Mohamed Traoré, le Joker du Club Africain de Tunis
Joker décisif le 28 mars 2010 en Coupe de Tunisie, l'attaquant international du Mali et du Club Africain, Mohamed Traoré (21 ans), satisfait pleinement son entraîneur, le Français Pierre Lechantre. Il est aujourd’hui la coqueluche des Clubistes qui ne jurent que par son nom et qui n’entendent pas le céder aux nombreux clubs européens et asiatiques qui le convoitent présentement.
Elégant gentleman et terrible rapace des surfaces de réparation, Mohamed Traoré a fait une rentrée remarquée le dimanche 28 mars 2010 en quarts de finale de la Coupe de Tunisie face à l’AS Marsa battue par 3-1. L’attaquant du Club Africain a provoqué le deuxième but des siens avant d’inscrire le troisième. «Comme à son habitude, Traoré a apporté sa fraîcheur physique et a su exploiter la déconcentration des défenseurs locaux confirmant ainsi son statut de joueur joker», a souligné l’entraîneur du club tunisois, le Français Pierre Lechantre (ancien coach des Aigles du Mali). Il ne cache pas sa satisfaction par rapport à l’apport de l’ancien pensionnaire de l’AS Réal de Bamako.
Surnommé «Amad» par les Clubistes (supporters du Club africain de Tunis) et «Momo» par les étudiants maliens de Tunis, Mohamed Traoré ne cesse de prendre du galon en Tunisie. A moins de 22 ans, il affiche une étonnante maturité. Le «Zorro de Bamako», comme le surnomme souvent la presse tunisienne, est devenu l'idole des supporters du Club africain. Aujourd’hui, à Tunis, dès qu’on apprend que vous êtes Malien, la première personne dont on vous parlera est sans doute «Traoré».
Et dès qu’il apparaît en public, il est assailli par de nombreux supporters qui lui demandent des autographes ou souhaitent se faire photographier avec le jeune international malien. «Ce garçon pétri de talent fait la fierté des Maliens en Tunisie. Il est promis à une grande carrière si on lui donne réellement sa chance avec les Aigles», reconnaît Boubacar Niang, un jeune étudiant et ancien footballeur. Un avis largement partagé dans la communauté malienne tunisoise.
Né le 15 novembre 1988 à Bamako, Mohamed a été transféré, il y a deux ans, au Club Africain de Tunis via Nantes. En effet, de l’AS Réal, il avait signé avec le FC Nantes (France). Il a même disputé quelques rencontres avec la réserve nantaise avant de connaître des problèmes administratifs. C’est ainsi qu’il atterrit au Club africain entraîné par Pierre Lechantre qui l’avait découvert au Mali et à qui il doit sa première sélection avec les Aigles du Mali.
Attaquant ou milieu droit, Mohamed se trouve toujours à l’aise pour tirer son équipe des situations difficiles. Au moment de notre rencontre, le 13 mars 2010, il était meilleur butteur de son club et 3e au niveau national avec six réalisations. Son capital buts a certainement beaucoup augmenté car il a par la suite permis à son club de se qualifier en Ligue africaine des champions. Sans compter ses exploits en Coupe de Tunisie. Une compétition qu’il avait offerte à son club la saison écoulée (2008-2009) face à l’Espérance de Tunis, le grand rival du Club africain.
Un talent, de grands rêves
Cette aisance en dit long sur la facilité avec laquelle Momo s’est adapté aux exigences techniques et sociales de son nouvel environnement professionnel. «Je me suis facilement adapté parce que j’ai été très bien accueilli et j’avais une grande envie de jouer, de progresser et réaliser la grande carrière dont je rêve. J'ai vite intégré le groupe dont je suis vite devenu titulaire. C'était le plus important», nous a-t-il déclaré. «Pour le moment, tout se passe bien. Je remercie donc Allah le tout Puissant qui me donne chaque fois la chance de faire la différence sur le terrain».
Son rêve aujourd’hui, c’est de mouiller le maillot pour sa patrie. «Je suis prêt à répondre à toute sollicitation de l'équipe nationale». Même s’il refuse tout commentaire par rapport à la déroute des Aigles à la CAN «Angola 2010» (de peur que ses propos soient mal interprétés) Momo avait nourrit l’espoir de participer aux éliminatoires combinées et à la campagne angolaise. «L'entraineur me connaissait déjà pour m'avoir déjà eu dans l'Equipe nationale des locaux lors de la seconde édition du tournoi UEMOA... Mais, la page est aujourd’hui tournée et j'espère maintenant qu’on me suit au pays. En tout cas, je répondrai si on me fait appelle», nous-a-t-il souligné.
Et l’Equipe nationale a aujourd’hui plus que jamais besoin de sang neuf. D’où la nécessité de s’ouvrir à des talents confirmés comme Momo Traoré. Ce dernier mérite qu’on lui donne sa chance d’autant plus que c’est sa génération (Tambadou, El Hadja Mahamane, Modibo Maïga, Abdou Traoré…) qui est appelée aujourd’hui à écrire une autre page de l’E.N de football. Surtout qu’il a franchi avec succès toutes les étapes (cadets, juniors et espoirs) menant à la sélection nationale senior.
Bientôt en fin de contrat avec le Club africain, Mohamed Traoré ne manque pas de sollicitations. Il ne cesse de recevoir des offres alléchantes des clubs d’Europe, des Emirats et de l’Arabie Saoudite. «Mais, ici, personne ne veut entendre parler de mon départ». Mais, tôt ou tard, les Clubistes doivent se résoudre à perdre leur perle rare qui rêve de «jouer un jour dans un grand club professionnel». Autant alors bien savourer ses prouesses techniques et son efficacité devant les buts !
Moussa Bolly
source:
http://www.maliweb.net/category.php?NID=58984