Re: Différence par rapport aux autres clubs
Posté : 16.04.2013 22:55
Voilà un article de 2009 concernant les salaires en LNA
LE TEMPS, Simon Meier
FOOTBALL Lundi 28 septembre 2009
Le nez dans les portefeuilles de Super League
Entre les 2500 francs mensuels d’un stagiaire du FC Aarau et les 2 millions par année qu’empoche Alexander Frei, il y a un monde
Les footballeurs n’aiment pas parler de leur salaire. Du coup, on se demande bien ce qu’ils gagnent. En Super League, la moyenne tarifaire n’atteint pas les sommets observés dans les grands championnats européens (lire encadré). Mais elle ne cesse de grimper. «Il y a eu une forte hausse des revenus avec les nouveaux stades, donc il y a une forte hausse des salaires», constate Edmond Isoz, directeur de la Swiss Football League (SFL). «En quatre ou cinq ans, je pense que le salaire moyen a doublé.»
Doublé, ça fait combien? Les experts tombent d’accord autour de 20 000 francs par mois. Avec, évidemment, des disparités abyssales entre le stagiaire du FC Aarau (environ 2500 francs) et Alexander Frei, de loin le joueur le mieux rémunéré de la première division helvétique – 2 millions par année. Tout en bas de l’échelle, on trouve donc le bleu qui tape à la porte, entre 2000 et 3000 francs. «Ça peut être 1500, et puis tu augmentes en fonction du nombre d’apparitions», précise Christian Constantin. Un cran plus haut, explique le président du FC Sion, on trouve «les joueurs qui commencent à s’installer dans la division, entre 100 000 et 150 000 francs par saison»; puis les «joueurs confirmés», entre 200 000 et 300 000. Christian Constantin n’évoque pas la catégorie au-dessus, celle des cas exceptionnels, comme le Français Olivier Monterrubio, parti l’été dernier. Combien coûtait-il? «Une fortune», répond avec pudeur un agent de la place.
Une fortune, en Super League, c’est la fourchette des 80 000-100 000 par mois. On y trouve notamment les internationaux bâlois (Marco Streller, Benjamin Huggel) et zurichois (Johan Vonlanthen, Xavier Margairaz). Les «anciennes gloires» Boris Smiljanic et Ricardo Cabanas touchent aussi ce type de somme, alors que leur club, Grasshopper, est en souffrance. «Tout a augmenté», acquiesce John Dario, agent de joueurs. «Les étrangers, on n’arrive plus à avoir les bons, et ils sont très chers. Alors les Suisses s’adaptent aux prix pratiqués, ils ont raison.»
Dans cette inflation générale, chaque club fait avec les moyens du bord et selon sa philosophie. Au niveau de la puissance financière, il y a Bâle (40 millions de budget) et le reste du monde, même si Zurich commence à régater, boosté par la qualification en Ligue des champions. A l’autre extrémité, il y a Bellinzone (5 millions de budget) et Aarau (7,5), où un titulaire de base touche 15 000 francs par mois. Entre deux, on trouve un club comme Neuchâtel Xamax, doté de 11 millions pour sa première équipe. Quel est le plus bas salaire du côté de la Maladière? «C’est celui du président, il est gratuit!» dévoile Sylvio Bernasconi lui-même. Et le plus haut? «C’est 800 000 par année… J’étais inconscient, je ne le referais plus. Depuis, on a équilibré, il y a moins de différence entre les gros et les petits salaires. De toute façon, des clubs comme le nôtre sont condamnés à trouver des oiseaux rares aux quatre coins du monde.»
Avec le Sénégalais Ibrahima Niasse et le Nigérian Ideye Brown, le président neuchâtelois a vu juste. «Ils ont été payés une bouchée de pain et ils ne vont pas tarder à rapporter de l’argent», glisse un observateur. Mais le plus flamboyant des oiseaux rares de Super League évolue aux Young Boys, brillant leader. Seydou Doumbia, perle ivoirienne, a été transféré du Japon pour 250 000 dollars à l’été 2008. A la fin de la saison, il partira à l’étranger pour 10 millions de francs au minimum. En attendant, il gagne moins que son coéquipier Gilles Yapi, plus haut salaire du club d’après une source proche, avec 30 000 francs par mois.
Brut, précisons-le. Car la différence est grande, avec les charges sociales (environ 12% selon Edmond Isoz) et l’indispensable assurance accident (entre 28 et 40%). «Un joueur qui reçoit 200 000 francs par année coûte 280 000 ou 290 000 francs à son club», chiffre le directeur de la Swiss Football League. «Si tu veux donner 100 000 francs par mois à un joueur, il faut en payer 140 000», corrobore Christian Constantin. «Des fois, c’est le joueur qui paie les charges, d’autres fois il partage avec le club, c’est au cas par cas», explique John Dario. «Les joueurs étrangers ont tendance à exiger du net. En général, ils bénéficient en plus d’un appartement, d’une voiture, voire de deux billets d’avion par an pour rentrer au pays.»
Pour compenser les taxes, heureusement, on a inventé les primes. «En moyenne, elles représentent 20% du salaire des joueurs», estime Edmond Isoz. Là aussi, les politiques et les barèmes sont variables selon les clubs. Aux Young Boys, tant que l’équipe est en tête du classement, une victoire vaut 4500 francs. A Sion, en fonction du classement, elle peut rapporter entre 2000 et 3000 francs. «Comme je ne veux pas payer des relégables, je donne une prime de victoire à partir de la sixième place», précise Christian Constantin. A Neuchâtel, les joueurs ne reçoivent qu’un «argent de poche, moins de 500 francs par point» pendant la saison. Mais le président Bernasconi a promis des sommes rondelettes à partir du cinquième rang final au classement. «Ça peut monter très haut», dit-il. «Et pour une victoire en Coupe de Suisse, je fais péter la timbale!»
LE TEMPS, Simon Meier
FOOTBALL Lundi 28 septembre 2009
Le nez dans les portefeuilles de Super League
Entre les 2500 francs mensuels d’un stagiaire du FC Aarau et les 2 millions par année qu’empoche Alexander Frei, il y a un monde
Les footballeurs n’aiment pas parler de leur salaire. Du coup, on se demande bien ce qu’ils gagnent. En Super League, la moyenne tarifaire n’atteint pas les sommets observés dans les grands championnats européens (lire encadré). Mais elle ne cesse de grimper. «Il y a eu une forte hausse des revenus avec les nouveaux stades, donc il y a une forte hausse des salaires», constate Edmond Isoz, directeur de la Swiss Football League (SFL). «En quatre ou cinq ans, je pense que le salaire moyen a doublé.»
Doublé, ça fait combien? Les experts tombent d’accord autour de 20 000 francs par mois. Avec, évidemment, des disparités abyssales entre le stagiaire du FC Aarau (environ 2500 francs) et Alexander Frei, de loin le joueur le mieux rémunéré de la première division helvétique – 2 millions par année. Tout en bas de l’échelle, on trouve donc le bleu qui tape à la porte, entre 2000 et 3000 francs. «Ça peut être 1500, et puis tu augmentes en fonction du nombre d’apparitions», précise Christian Constantin. Un cran plus haut, explique le président du FC Sion, on trouve «les joueurs qui commencent à s’installer dans la division, entre 100 000 et 150 000 francs par saison»; puis les «joueurs confirmés», entre 200 000 et 300 000. Christian Constantin n’évoque pas la catégorie au-dessus, celle des cas exceptionnels, comme le Français Olivier Monterrubio, parti l’été dernier. Combien coûtait-il? «Une fortune», répond avec pudeur un agent de la place.
Une fortune, en Super League, c’est la fourchette des 80 000-100 000 par mois. On y trouve notamment les internationaux bâlois (Marco Streller, Benjamin Huggel) et zurichois (Johan Vonlanthen, Xavier Margairaz). Les «anciennes gloires» Boris Smiljanic et Ricardo Cabanas touchent aussi ce type de somme, alors que leur club, Grasshopper, est en souffrance. «Tout a augmenté», acquiesce John Dario, agent de joueurs. «Les étrangers, on n’arrive plus à avoir les bons, et ils sont très chers. Alors les Suisses s’adaptent aux prix pratiqués, ils ont raison.»
Dans cette inflation générale, chaque club fait avec les moyens du bord et selon sa philosophie. Au niveau de la puissance financière, il y a Bâle (40 millions de budget) et le reste du monde, même si Zurich commence à régater, boosté par la qualification en Ligue des champions. A l’autre extrémité, il y a Bellinzone (5 millions de budget) et Aarau (7,5), où un titulaire de base touche 15 000 francs par mois. Entre deux, on trouve un club comme Neuchâtel Xamax, doté de 11 millions pour sa première équipe. Quel est le plus bas salaire du côté de la Maladière? «C’est celui du président, il est gratuit!» dévoile Sylvio Bernasconi lui-même. Et le plus haut? «C’est 800 000 par année… J’étais inconscient, je ne le referais plus. Depuis, on a équilibré, il y a moins de différence entre les gros et les petits salaires. De toute façon, des clubs comme le nôtre sont condamnés à trouver des oiseaux rares aux quatre coins du monde.»
Avec le Sénégalais Ibrahima Niasse et le Nigérian Ideye Brown, le président neuchâtelois a vu juste. «Ils ont été payés une bouchée de pain et ils ne vont pas tarder à rapporter de l’argent», glisse un observateur. Mais le plus flamboyant des oiseaux rares de Super League évolue aux Young Boys, brillant leader. Seydou Doumbia, perle ivoirienne, a été transféré du Japon pour 250 000 dollars à l’été 2008. A la fin de la saison, il partira à l’étranger pour 10 millions de francs au minimum. En attendant, il gagne moins que son coéquipier Gilles Yapi, plus haut salaire du club d’après une source proche, avec 30 000 francs par mois.
Brut, précisons-le. Car la différence est grande, avec les charges sociales (environ 12% selon Edmond Isoz) et l’indispensable assurance accident (entre 28 et 40%). «Un joueur qui reçoit 200 000 francs par année coûte 280 000 ou 290 000 francs à son club», chiffre le directeur de la Swiss Football League. «Si tu veux donner 100 000 francs par mois à un joueur, il faut en payer 140 000», corrobore Christian Constantin. «Des fois, c’est le joueur qui paie les charges, d’autres fois il partage avec le club, c’est au cas par cas», explique John Dario. «Les joueurs étrangers ont tendance à exiger du net. En général, ils bénéficient en plus d’un appartement, d’une voiture, voire de deux billets d’avion par an pour rentrer au pays.»
Pour compenser les taxes, heureusement, on a inventé les primes. «En moyenne, elles représentent 20% du salaire des joueurs», estime Edmond Isoz. Là aussi, les politiques et les barèmes sont variables selon les clubs. Aux Young Boys, tant que l’équipe est en tête du classement, une victoire vaut 4500 francs. A Sion, en fonction du classement, elle peut rapporter entre 2000 et 3000 francs. «Comme je ne veux pas payer des relégables, je donne une prime de victoire à partir de la sixième place», précise Christian Constantin. A Neuchâtel, les joueurs ne reçoivent qu’un «argent de poche, moins de 500 francs par point» pendant la saison. Mais le président Bernasconi a promis des sommes rondelettes à partir du cinquième rang final au classement. «Ça peut monter très haut», dit-il. «Et pour une victoire en Coupe de Suisse, je fais péter la timbale!»